Que va-t-on bien pouvoir mettre dans le Thiep ? C'est la question que toutes les cuisinières sénégalaises se posent. Une pénurie de poisson occasionne une hausse des prix du Thioff, ce qui inquiète les consommateurs sénégalais et les pêcheurs encore plus.
Sur le quai de Ouakam, Babacar Faye Diagne revient de la pêche. Il a passé 4heures en mer, mais comme depuis plusieurs mois, il rentre presque les mains vides. Dans sa pirogue quelques kilos de daurades pêchées à plus de 20Km au large : "J'avais mis deux filets de 300m chacun et je n'ai eu que 20 kilos. Avec un temps favorable, je pouvais avoir 100 à 200 kilos de poissons", déclare-t-il, dépité.
Même constat au marché de Soumbédioune : peu de poisson. Beauocup de monde y circule habuituellement mais les client se font de plus en plus rares. Pour cause, les prix ont doublé : "J'étais venu chercher du thiof... A défaut de ça, j'ai acheté des daurades. J'ai eu ça pour très, très cher en cette période hivernale", déclare Fodé Diop, client.
L'hivernage est une des raisons qui explique le manque de poissons. Cette période coïncide avec les congés de Tabaski, durant laquelle les gros bateaux industriels sont pointés du doigt pour leur "surpêche".
Les industriels pointés du doigt
"Les bateaux des industriels ont pillé et raclé nos fonds. Le poisson se trouve donc très loin. Avec l'hivernage, il y a des intempéries et on ne peut pas prendre le risque d'aller trop loin avec nos pirogues. Pendant ce temps, sur la côte, il n'y a plus rien !", insiste Mamadou Sarr, secrétaire général du comité local des pécheurs de Ouakam.
Des bateaux étrangers, pilleurs de ressources, la pollution ou encore la saison des pluies... Autant de causes aux conséquences importantes dans le pays, pour les pêcheurs et pour les consommateurs, très habitués à utiliser le poisson dans les plats traditionnels