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©A. Renevier, S. Dard
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Pour la première fois, un Africain à la tête de l'OMS

L'Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus a été élu à la tête de l'Organisation mondiale de la Santé. C'est la première fois qu'un Africain est investi à ce poste d'une des plus puissantes agences de l'ONU. 

Tedros Adhanom Ghebreyus, âgé de 52 ans est un chercheur renommé sur le paludisme. Il a été ministre de la Santé en Ethiopie entre 2005 et 2012, puis ministre des Affaires étrangères entre 2012 et 2016. 

Sous son mandat, les installations sanitaires dans ce pays très pauvre de la Corne de l'Afrique, se sont grandement améliorées, avec la construction de milliers de cliniques et l'accent a été mis sur la nécessaire proximité des services de santé.

Tedros Adhanom Ghebreyesus a fait une campagne active sur les réseaux sociaux, après que l'OMS a modifié ses règles pour rendre plus transparent le processus de désignation de son directeur général, élu par les 194 États membres.

Dans une interview publiée sur son site internet, il avait indiqué qu'il poursuivrait les réformes engagées par l'OMS après la crise d'Ebola, tout en essayant d'améliorer son mode de financement, pour lui permettre d'être plus réactive.
Sa priorité absolue est de "garantir une couverture santé universelle", avait-il promis.

Dans son intervention pour présenter sa candidature et son programme, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus a raconté avoir perdu, alors qu'il était enfant, un frère qui n'avait pas reçu les médicaments nécessaires. Il avait alors dit "refuser d'accepter que les gens meurent parce qu'ils sont pauvres".
 

Je fais les promesses suivantes : travailler sans relâche pour concrétiser la promesse de garantir la couverture sanitaire universelle, veiller à ce qu'il y ait des ripostes solides dans les situations d'urgence. 
Tedros Adhanom Ghebreyesus

En outre, le médecin éthiopien a indiqué qu'il renforcera "la santé et l'autonomie des pays" et "mettra la transparence au coeur de l'OMS".
 

Un ministre controversé

Tedros Adhanom Ghebreyesus est parvenu à esquiver une controverse de dernière minute, quand un conseiller de son rival britannique David Nabarro l'a accusé, dans un entretien avec le New York Times, d'avoir dissimulé trois épidémies de choléra quand il était ministre de la Santé.

Selon le gouvernement éthiopien, ces trois épidémies mortelles (2006, 2009, 2011) n'étaient pas des épidémies de choléra, mais de diarrhée aqueuses aiguë, l'un des symptômes de la maladie.  

La reconnaissance officielle de l'existence d'une épidémie de choléra aurait pu inciter les partenaires commerciaux de l'Ethiopie à bloquer ces produits d'exportation par peur d'une possible contamination et aussi nuire au tourisme éthiopien.

Tedros Adhanom Ghebreyesus a également été critiqué par des dissidents éthiopiens, qui l'accusent d'avoir été complice dans la répression par le gouvernement d'un mouvement de contestation dans les régions Oromo et Amhara, ayant officiellement coûté la vie à 669 personnes en 2016.