En visite à Paris, le président angolais Joao Lourenço a réaffirmé aux côtés d'Emmanuel Macron son soutien aux accords qui prévoient la tenue d'élections en République démocratique du Congo en décembre, sans participation de l'actuel président Joseph Kabila.
C'est tout sourire que le président angolais Joao Lourenço est accueilli sur le perron de l'Elysée par son homologue français Emmanuel Macron.
Cette première visite du chef de l'Etat en Europe depuis son élection à la tête de l'Angola en septembre dernier, était l'occasion de renforcer la coopération entre les deux pays sur le plan économique et en matière de défense.
Après un déjeuner en tête à tête, plusieurs accords ont été signés sur la sécurité et dans les secteurs pétrolier et agricole.
Pour le président angolais, cette rencontre permet de "réaffirmer notre volonté, la volonté de l'Angola de resserrer nos relations avec la France."
Respecter l'accord de la Saint-Sylvestre
La question de la situation en République démocratique du Congo était également au coeur de la visite.
Après l'initiative prise par le Rwandais Paul Kagame, actuel président de l'Union africaine, d'une médiation dans le pays, et soutenue par Emmanuel Macron, les relations entre Kinshasa et Paris, Luanda et Kigali se sont crispées et les autorités congolaises s'inquiètent.
Les représentants de la France, de l'Angola et du Rwanda à Kinshasa ont été convoqués samedi par le ministre congolais des Affaires étrangères pour une "demande d'explication" sur cette initiative, a-t-on appris de sources diplomatiques.
Lors de cette rencontre, Paris et Luanda ont accentué la pression, appelant au respect des accords de la Saint-Sylvestre, signés en 2016 en RDC.
"Nous partageons les mêmes préoccupations et les mêmes volontés. La France viendra en soutien des initiatives des pays de la région et de l'Union africaine qui est de faire appliquer les accords pour régler la crise politique, sans aucune complaisance, dans le calme et avec clarté" a déclaré le président français devant la presse.
"On n'a pas la prétention d'intervenir dans les affaires internes d'un pays, nous conseillons seulement, nous montrons le bon chemin, le respect des accords qui disent qu'il doit y avoir les élections et aussi que l'actuel président ne doit pas postuler (...) Les élections doivent avoir lieu dans un bon climat politique, la conciliation avec la population en général, l'Eglise. Ces élections doivent être acceptées par la communauté internationale, organiser des élections, c'est possible, mais si personne ne les reconnaît, on n'y gagne rien", a ajouté João Lourenço lors de la conférence de presse.
Le gouvernement congolais n'a pas tardé à réagir, dénonçant l'ingérence étrangère. "La République démocratique du Congo est jalouse de sa souveraineté. Elle ne laissera personne, Etat ou groupe d'intérêts, en Afrique ou hors d'Afrique, s'ingérer dans ses affaires intérieures et se substituer au peuple congolais pour décider de son devenir" a déclaré Lambert Mende, porte-parole du gouvernement.
Le président angolais a assuré rencontrer très prochainement son homologue congolais Joseph Kabila.