Fil d'Ariane
La Haute Cour Constitutionnelle a validé 13 candidats pour l'élection présidentielle du 9 novembre à Madagascar. Candidat à sa réélection, Andry Rajoelina sera confronté notamment à deux anciens présidents Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina et plusieurs anciens ministres.
Une vendeuse de journaux à Antananarivo, 6 novembre 2018.
Deux mois avant la présidentielle du 9 novembre, la HCC a rendu la liste officielle des candidatures validées pour le scrutin. Sur les 13 candidats retenus, aucune des 5 femmes qui avaient postulé. Toutes les candidatures invalidées, au nombre de 15, ont en commun de n'avoir pas acquitté le paiement du dépôt de contribution qui est de 200 000 millions d'ariary (environ 41 000 euros), une somme quatre fois plus importante que lors de la précédente présidentielle de 2018 qui avaient enregistré 36 candidatures validées.
Les 13 candidats retenus sont classés par numéro en fonction de l'ordre chronologique de dépôt de leur candidature.
(Re)lire Madagascar : un "coup d'État institutionnel" dénoncé par l'opposition
N°13 - Andry Rajoelina, 49 ans, le président sortant (2018-2023) à la tête de son parti TGV (Tanora malaGasy Vonona) vise à être réélu pour la première fois (il a pris le pouvoir en 2009 à la suite d'un putsch militaire pour le quitter en 2014). Plus que le bilan de son mandat de 5 ans, son statut de président sortant lui donne un poids prépondérant. Conformément aux dispositions prévues, il a démissionné 60 jours avant le scrutin. Mais il n'est pas remplacé par le président du Sénat, un allié fidèle de Andry Rajoelina, qui renonce, "pour raisons personnelles" à occuper cette fonction qui lui revenait de droit. C'est donc le gouvernement "collégial" avec à sa tête l'inamovible Premier ministre depuis 2018 Christian Ntsay qui hérite du poste de chef de l'Etat par intérim. Un jeu de chaises musicales qui a été validé par la HCC.
N°1 - Marc Ravalomanana, 73 ans, ancien président élu de 2002 à 2008, est l'ennemi naturel du président sortant qui l'avait fait chuté en 2008 lors d'un coup d'État par des militaires qui ont ensuite remis le pouvoir au jeune maire d'Antananarivo Andry Rajoelina. En 2018, Ravalomanana avait échoué au second tour. Il veut de nouveau tenter de prendre sa revanche et dispose d'un poids politique (avec son parti TIM) et économique qui fait toujours de lui le rival numéro un.
N° 9 - Hery Rajaonarimampianina, 64 ans, ancien président élu de 2014 à 2018 et ancien ministre des Finances de Andry Rajoelina autoproclamé président d'une Transition non reconnue par la communauté internationale. En 2018, il avait échoué à se qualifier au second tour avec seulement 8% des suffrages, la tâche risque d'être tout aussi difficile alors qu'il ne jouit pas de véritable base populaire. Son parti HVM n'a plus d'élu au Parlement depuis la fin de son mandat.
N°6 - Hajo Andrianainarivelo, a longtemps été proche allié de Andry Rajoelina dont il a été plusieurs fois ministre, notamment de l'Aménagement du Territoire, dès le premier gouvernement après le coup d'Etat de 2009. Il n'a cessé de gagner en importance au sein du régime au fil des années. Son parti le MMM a un groupe d'élus à l'Assemblée nationale depuis 2015 et au Sénat en 2020. Candidat malheureux (3e place à 10%) à la présidentielle en 2013 et devenu opposant au président Hery Rajaonarimampianina, il rallie la candidature de Andry Rajoelina en 2018 mais quitte la majorité en 2022.
N°12 - Roland Ratsiraka, 67 ans, neveu de l'amiral et président Didier Ratsiraka (1975-1991 puis 1997-2002), maire de Toamasina (ex-Tamatave) et député, est un homme politique malgache de premier plan, solidement implanté dans son fief de l'Est de Madagascar. Plusieurs fois candidats à la présidentielle, il obtient des scores honorables en 2006 (3e à 10%) en 2013 (4e à 9%) sauf en 2018 (moins de 1%). Son parti le MTS a des élus mais surtout à l'échelle locale et peu ou pas à l'échelle nationale. Il est plusieurs fois ministres de Andry Rajoelina pendant le régime de Transition puis lors de sa présidence élue en 2018.
N°4 - Siteny Thierry Randrianasoloniaiko, 51 ans, député élu successivement sous les couleurs des deux derniers présidents, ce natif du Grand Sud à Toliara (ex-Tuléar) vole de ses propres ailes à la tête du PSD, le parti du premier président malgache. Président du Comité olympique malgache, cet ex-champion judoka s'est fait élire président de l'Union africaine de judo. Devenu vice-président de la Fédération internationale de judo, il cotoie le patron du judo mondial, un proche de Vladimir Poutine. De fait, Siteny est un homme politique malgache connecté à la Russie qui cherche des relais à Madagascar. Il a démontré qu'il dispose de moyens financiers conséquents en faisant une tournée dans tout Madagascar.
N°2 - Auguste Paraina, ancien vice-président de l'Assemblée nationale (1998-2002), il a une longue carrière politique en tant que député puis ministre de l'Économie sous les présidences Zafy Albert et Didier Ratsiraka et plus récemment ambassadeur au Sénégal. Cet originaire de Farafangana, sur la côte sud-est de Madagascar, a fondé récemment son parti politique Tsara Tahafina (TT).
N°11 - Jean Brunelle Razafintsiandroafa, ancien ministre du Tourisme du gouvernement Ntsay 1 et député d'Ikongo (sud-est) élu de la majorité en 2018, il devient vice-président de l'Assemblée nationale. Il fait partie du corps de la police, commissaire divisionnaire, il a été chef de la police à l'aéroport international d'Ivato (Antananarivo). Il est candidat de l'APM.
N°5 - Jean-Jacques Jedidia RATSIETISON (FMI-Ma)
N°7 - Sendrison Daniela RADERANIRINA (Fy-M)
N°8 - Tahina RAZAFINJOELINA (FTT)
N°10 - Andry Tsiverizo RAOBELINA ANDRIAMALALA (ARB)
N°11 - Lalaina Harilanto RATSIRAHONANA (Antoko Fiahavanantsika)