Fil d'Ariane
Treize candidats, dont le président Roch Kaboré qui brigue un second mandat, et les principaux favoris ont été retenus pour l'élection présidentielle du 22 novembre au Burkina Faso, a annoncé jeudi le Conseil constitutionnel.
Le chef de file de l'opposition Zéphirin Diabré, Eddie Komboïgo, candidat de l'ancien parti au pouvoir sous l'ex-président Blaise Compaoré, et Kadré Desiré Ouédraogo, ancien Premier ministre de M. Compaoré, figurent sur la liste rendue publique, ainsi que l'ancien Premier ministre sous la transition, le général Yacouba Isaac Zida, en exil au Canada.
Un seul nom sur les 14 candidatures transmises le 7 octobre par la commission électorale nationale indépendante (Ceni) a été recalé : Kindo Harouna, pour non paiement de la caution (25 millions de francs CFA).
Les candidats à la présidentielle du 22 novembre au Burkina Faso ont signé lundi 26 octobre à Ouagadougou, un "pacte de bonne conduite", s'engageant à "œuvrer pour une campagne électorale et des élections apaisées".
"Par cet acte que nous signons, nous nous engageons à réaliser une campagne apaisée, dans la courtoisie,le respect et la considération mutuelle (...). Nous nous sommes engagés à mener une campagne civilisée", a déclaré Clément Sawadogo, représentant du président Roch Marc Christian Kaboré, qui brigue un second mandat.
"C'est un engagement à se conformer à un certain nombre de règles de bonne conduite et à éviter tout autre comportement de nature à entacher les élections", a soutenu le chef de file de l'opposition, Zephirin Diabré, candidat de l'Union pour le progrès et le changement (UPC).
Selon les dispositions du pacte, les différents candidats s'engagent "à cultiver le respect mutuel et la courtoisie entre acteurs du processus électoral, à rejeter toute forme de violence, à accepter la différence, à privilégier le dialogue et la concertation en cas de différends, à respecter la loi et à utiliser, le cas échéant, des voies légales de recours en cas de contestation".
"C'est une bonne chose, mais le drame c'est qu'il y a des paramètres qui ne sont pas pris en compte", a regretté M. Diabré, appelant à "une réflexion plus approfondie", notamment contre la corruption électorale.
"La fragilité de ces moments commande que des garde-fous soient établis sur le plan comportemental sur le terrain de la communication politique", a indiqué le président du Conseil supérieur de la communication (CSC), Mathias Tankoano, dont l'institution, à l'origine du pacte, est également garante de son respect.
Outre les partis politiques, les représentants des médias et de la société civile ont également signé le "pacte", apparu depuis 2002.
Le scrutin présidentiel sera organisé en même temps que les législatives et la campagne électorale s'ouvrira le 31 octobre, pour s'achever le 20 novembre.
Des experts de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) et de l'Union africaine (UA) ont estimé, après une semaine d'audit, que le fichier électoral du Burkina Faso était "fiable" pour des "élections en confiance".
Les élections se dérouleront néanmoins dans des conditions troublées dans ce pays sahélien en proie à des violences djihadistes qui n'ont cessé de s'aggraver depuis cinq ans, faisant plus de 1.200 morts et plus d'un million de déplacés, ce qui rend incertain la bonne tenue des élections dans de nombreuses régions.