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©TV5MONDE / Commentaire : E. Godard - Montage : M. Mormil
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Présidentielle au Cameroun : Paul Biya annonce sa candidature dans un contexte sécuritaire tendu

Sans surprise, l’actuel président camerounais, Paul Biya, a annoncé sur Twitter sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 7 octobre prochain. Une annonce qui intervient dans un contexte politique et social tendu puisque les régions anglophones du pays sont en proie à des violences meurtrières depuis fin 2017. 
"Je serai votre candidat à la prochaine élection présidentielle", a déclaré sur Twitter, vendredi 13 juillet, l’actuel président du Cameroun, Paul Biya. A 85 ans, dont 35 au pouvoir, le chef de l’État avait jusqu’ici entretenu le mystère autour de sa candidature, même si son parti, le RDPC, le présentait comme son "candidat naturel". De nombreux observateurs parlaient également de "faux suspense".
 

Il rejoint donc la liste officielle des candidats à la présidentielle, aux côtés de Joshua Osih du Social democratic Front (SDF), le principal parti d’opposition, d’Akere Muna, avovat et ancien vice-président de Transparency International ou encore de Maurice Kamto, président du parti Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Au total, une dizaine de candidatures a déjà été déclarée.

La date de la présidentielle a récemment été fixée au 7 octobre prochain par Paul Biya, via un décret présidentiel lu à la télévision nationale.

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Violences en zones anglophones


La campagne et l’élection présidentielle vont se dérouler dans un contexte sécuritaire extrêmement tendu. Les incursions de groupe islamiste Boko Haram se poursuivent dans le nord du pays et les deux régions anglophones au nord-ouest et sud-ouest du Cameroun sont en proie à des violences meurtrières quasi-quotidiennes depuis fin 2017. Elles opposent les séparatistes anglophones se réclamant d’un État non reconnu appelé "Ambazonie" et l’armée camerounaise.

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Jeudi 12 juillet, le convoi du ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, a été attaqué à Kumba (sud-ouest) par des hommes armés. Quatre militaires et un journaliste ont été blessés et plusieurs assaillants tués lors de l’attaque. Deux jours auparavant, deux policiers avaient été tués à Buea, capitale de la région anglophone du sud-ouest, lors d’échanges de tirs entre forces de sécurité et hommes armés.

Selon le gouvernement, plus de 80 militaires camerounais sont morts dans ces combats. Aucun bilan n’est disponible du côté des séparatistes. Depuis le début du conflit, fin 2016, environ 160 000 personnes ont dû fuir leurs habitations selon l’ONU. De son côté, l’Agence nigériane de gestion des urgences (Sema) estime à 34 000 le nombre de personnes s’étant réfugiées au Nigeria.