Deuxième volet de notre série consacrée au Mali en vue de la présidentielle de ce dimanche. Dans ce pays d’agriculteurs, la production céréalière a atteint 9,3 tonnes sur la campagne 2017-2018. Dans la région de Ségou, on cultive du mil, du maïs, du sorgho, mais aussi du riz dans la zone office du Niger. Reportage dans cette région qui a bénéficié d'un aménagement des terres agricoles.
A Tongo, le temps semble s’être arrêté. 200 millimètres de pluies sont tombés la vieille. Les paysans n’ont que des outils rudimentaires et leurs animaux pour préparer leurs champs. Leur production durant la saison est malgré tout excédentaire.
« Nous ne pouvons pas dire que le gouvernement viennent avec des machines et des engrais pour nous aider à travailler. Nous utilisons notre force et du composte pour cultiver nos champs. Lors des bonnes saisons, nous vendons des céréales pour acheter des semences et des outils pour nous soulager. Lorsque ce n’est pas le cas, tout passe dans notre consommation », raconte Adama Coulibaly, cultivateur.
Quelques kilomètres plus au sud, les habitants de Ngakoro tiennent conseil. Leur situation est critique, leur production ne leur permet pas de vivre à l’année. La période de soudure est difficile.
« Nous avons des terres, mais nos terres sont fatigués. Depuis nos ailleuls les plus lointains, nos arrière grand parents, nous cultivons la meme terre. Il est difficile pour nous, jeunes, de travailler sur ces terres fatigués. Nous nous débrouillons avec des engrais naturelles et la force de nos mains pour survivre. Mais le résultat ne peut pas être le même que sur des terres sur lesquelles du bon engrais à été utilisé pour faire pousser les cultures », Lamine Koné, cultivateur.
Ces paysans se sentent délaissés. ils ne bénéficient pas des memes infrastructures que sur l’autre versant du fleuve Niger. Ici à plus de 100km s’étalent la zone Office du Niger. Un aménagement hydro- agricole de 132 000 hectares. Grace à un barrage et des canaux hérités de l’époque coloniale les sols sont irrigués durant toute l’année. Habitant la zone, Koura Tangara pratique la riziculture depuis 20 ans, non sans difficultés.
« J’ai au total près de 11 hectares de terres, mais j’ai aussi une grande famille pour cette superficie. Cultiver coute beaucoup d’argent. Si il faut enlever les charges d’entretiens du champ, l’achat des semences, c’est difficile. Je ne produit pas à perte, mais les bénéfices sont amoindris », raconte Koura Tangara, cultivatrice.
Dans la région de Ségou, le potentiel aménageable des terres est énorme, 1 947 000 hectares. Sur le plan national, la majorité de la population est paysane, l’agriculture représente près de 40% du PIB du pays.