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Présidentielle au Mali : un pays en guerre ?

La présence de la Minusma, de Barkhane et de l’armée malienne n’y font rien. Les violences et les assassinats ciblés se perpétuent. Aujourd’hui tout le nord du Mali reste dangereux. Qu'en pensent les Maliens ? Immersion dans un grin.

Dans de ce couloir se trouve des trésors. Des bijoux, des sculptures, de la maroquinerie confectionnés par des artisans locaux à Bamako. Aboubacrine Ag Bohou, originaire de Doro région de Gao, est l’un d’entre eux. Originaire de Gao, ce touareg a été contraint de quitter le nord du pays pour soutenir sa famille resté sur place.

Aujourd’hui, je suis ici, je me débrouille pour le travaille, temps en temps je vais au CCF (centre culturel français) pour me débrouiller. Je suis obliger de chercher de l’argent. Mes boeufs sont morts, mes moutons sont morts. Un jour des bandits sont arrivés chez nous. J’avais trois chameaux, ils les ont prit. Personne n’a plus rien là bas.

Aboubacrine Ag Bohou, artisan

Opération Serval, Minusma, Barkhane

Fatoumata Harber, blogueuse et activiste citoyenne basée à Tombouctou, n’a pas fui. Sa ville, a été libéré du joug djihadiste lors de l’opération Serval en 2013. La présence de la Minusma, de Barkhane et de l’armée malienne n’y font rien les violences et les assassinats ciblés se perpétuent.
 


La sécurité pour les populations est vraiment très approximative. Moi en tant que citoyenne, je ne me sens sécurisée par personne. Lorsque je voyage, je me dit que mon véhicule peut sauter sur une mine, on peut nous braquer, emporter tout le véhicule, tout ce qu’on a, violer les femmes. Tant que tu n’arrives pas dans la première zone sécurisée, c’est à dire le centre, tu te sens tout le temps en danger.

Fatoumata Harber, blogueuse. 

Le Nord en proie au danger

C’est aujourd’hui tout le nord du Mali qui est en proie au danger. Modi Sambaba Touré est un enseignant affecté à Kidal et membre du syndicat national de l’éducation. Lors de la désatreuse visite de Moussa Mara en mai 2014 ou des combats ont fait des dizaines voire des centaines de morts, il a reçu sept balles. Malgré le timide retour de l’administration, l’école publique n’a toujours pas repris dans la ville.
 

Là où le gouvernement a échoué, ce n’est pas un enseignant qui va réussir. Mais maintenant une fois que le gouvernement arrive à appliquer l’accord qu’il a signé avec les mouvements armés et que les mouvements armés acceptent le retour de l’administration malienne, nous, les enseignants nous partiront défendre nos salaires.

Modi Sambaba Touré Enseignant à Kidal.

Le 20 juin 2015 un accord de paix a été signé entre le gouvernement, l’ancienne rébellion, et la plateforme, qui réunit des milices pro gouvernementales. En trois ans, très peu de progrès ont été réalisés sur l’application de cet accord qui prévoit une plus grande autonomisation des régions du nord.