Fil d'Ariane
Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye, candidat à la présidentielle du 24 mars, font campagne en Casamance. Ils sont arrivés par avion samedi 16 mars, soit deux jours après leur libération de prison. Ce premier déplacement des deux hommes hors de Dakar a lieu une semaine avant la fin de la campagne électorale.
Le candidat Bassirou Diomaye Faye, en blanc, et l'opposant Ousmane Sonko, en vert, sont en Casamance, sur la caravane de campagne. Sénégal, 16 mars 2024.
À leur descente d'avion au Cap Skiring, Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye ont aussitôt pris place dans un véhicule 4X4 noir aux vitres teintées. Ils étaient acclamés par plusieurs centaines de personnes, venues les attendre à l'aéroport de cette station balnéaire, l’une des plus importantes destinations touristiques du pays.
Le candidat Faye, en boubou blanc, a été le premier à faire son apparition. Ousmane Sonko, lui, portrait une chemise vert-pâle et une casquette. Tous les deux avaient les bras levés en signe de victoire, devant une foule majoritairement jeune qui scandait "Diomaye président".
Un convoi de plusieurs dizaines de véhicules est ensuite parti de Cap-Skiring, à quelque 80 km de Ziguinchor, principale ville de Casamance dont Ousmane Sonko est le maire, dans une région qui est son fief.
"On va gagner au premier tour. J'en suis sûr", a déclaré à l'AFP Malang Sané, 26 ans, venu accueillir l’opposant sénégalais à l’aéroport. Vendredi 15 mars, la veille, Ousmane Sonko avait prédit vendredi la large victoire de son second, Bassirou Diomaye Faye, “dès le premier tour” de la présidentielle du 24 mars, si l'élection se déroule sans fraude.
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"Nous sommes venus accueillir notre leader qui vient tout juste de sortir de prison et va nous apporter le changement. Le Sénégal est comme une voiture neuve qui n'est pas utilisée. Et Ousmane Sonko va la mettre en marche", a dit à l'AFP Ibou Diatta, éducateur de 29 ans.
La campagne pour la présidentielle a débuté le 9 mars. Elle a été écourtée d'un tiers en raison de la crise politique ayant suivi le report le 3 février de la présidentielle, initialement prévue le 25 février, par le président Sall. Le Conseil constitutionnel l'a ensuite contraint de fixer une nouvelle date pour un scrutin avant la fin de son mandat le 2 avril. Le report in extremis de la présidentielle a causé de nombreux heurts dans le pays.
Les deux opposants ont été libérés jeudi soir après des mois de détention, en vertu d'une loi d'amnistie adoptée la semaine passée à l'instigation du président Macky Sall. Sortis de prison, Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye, président et secrétaire général du parti Pastef dissous, peuvent désormais participer à la campagne. Ousmane Sonko a été disqualifié de la présidentielle en janvier, le Pastef désignant alors Bassirou Diomaye Faye.
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Lors d'une conférence de presse commune vendredi, les deux hommes s'en sont pris au candidat du pouvoir, l'ex-Premier ministre Amadou Ba. "S'il est élu, il sera le président des pays étrangers", a dit Ousmane Sonko, accusant Amadou Ba d'avoir couvert des malversations.
Ousmane Sonko "récidive en consacrant toute une conférence de presse à des diffamations et calomnies insipides", a rétorqué, dans un communiqué, le camp de M. Ba, en campagne samedi, lui, dans le nord et l'est du pays.