Présidentielle en Libye : le président du Parlement se porte candidat
Aguila Saleh emboîte le pas au maréchal Khalifa Haftar et à Saïf al Islam Kadhafi. Dans un discours enregistré et diffusé à la télévision, le président du Parlement libyen a annoncé mercredi 17 novembre sa candidature à l'élection présidentielle prévue le 24 décembre. S'il est élu, il promet de "tourner la page des conflits et de lancer la réconciliation nationale".
Le président du Parlement libyen Aguila Saleh lors de sa visite à Moscou (Russie), le 24/11/20.
Service de presse du ministère russe des Affaires étrangère via AP.
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L'annonce de la candidature du président du Parlement, installé à Tobrouk, intervient trois jours après celle de Seif al-Islam Kadhafi, fils cadet de l'ancien dictateur Mouammar Kadhafi et au lendemain de celle de Khalifa Haftar, l'homme fort de l'est du pays, dont est proche Aguila Saleh.
J'annonce ma candidature à la présidence de l'Etat et je m'engage à respecter la déclaration constitutionnelle, à garantir l'indépendance de la justice et à préserver l'unité et l'indépendance de la Libyen.
Aguila Saleh, président du Parlement libyen.
D'un ton solennel, Aguila Saleh a déclaré qu'il s'efforcerait s'il est élu de "tourner la page des conflits, de regarder vers l'avenir et de lancer la réconciliation nationale, pilier de l'édifice d'une nation stable". Il doit à présent se rendre dans un des bureaux de la Haute commission nationale électorale pour déposer officiellement sa candidature.
24 décembre : premier scrutin au suffrage universel
Prévue le 24 décembre, cette élection, la première d'un chef d'Etat libyen au suffrage universel, est l'aboutissement d'un processus politique laborieux parrainé par l'ONU. Au total, plus de 2,83 millions de Libyens, sur environ sept millions d'habitants, se sont inscrits pour voter.
Ce scrutin et celui parlementaire prévu en janvier sont censés tourner la page d'une décennie de chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 et mettre fin aux divisions et aux luttes fratricides entre deux camps rivaux, l'un dans l'ouest du pays et l'autre dans l'Est.
Pour la communauté internationale, la tenue des élections est essentielle pour pacifier le pays, qui compte les réserves pétrolières les plus abondantes d'Afrique. Mais dans un contexte sécuritaire toujours fragile et de divergences politiques persistantes, y compris sur le calendrier électoral, la tenue des scrutins reste incertaine.
Aguila Saleh a ratifié unilatéralement en septembre le texte encadrant le volet présidentiel du scrutin, qui semble taillé sur mesure pour Khalifa Haftar, une décision contestée par les autorités de l'Ouest et qui a provoqué une brusque montée des tensions.