Présidentielle en Mauritanie : qui sont les deux principaux candidats d'opposition ?

Le militant des droits humains Biram Dah Abeid et le président du parti islamiste Tewassoul, Hamadi Ould Sidi El Mokhtar, sont les deux principaux adversaires annoncés du sortant Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, grand favori de la présidentielle de samedi 29 juin.

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Mauritanie présidentielle

Des jeunes Mauritaniens lors d'un rassemblement politique du candidat de l'opposition Biram Ould Dah Ould Abeid 

AP
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Que savoir d'eux ? 

 Biram Dah Abeid, la troisième chance. 

Biram Dah Abeid a pour animal totem le lion, dont une statue trône sur son bureau. A 59 ans, le bouillonnant militant, connu pour son combat contre l'esclavage moderne et deuxième des présidentielles de 2014 et 2019, dit croire en la victoire.

Les Mauritaniens doivent "élire un lion qui va faire régner l'ordre, et apprendre aux fonctionnaires de l'État à respecter les deniers publics", dit-il à l'AFP.

"Moi, je n'ai jamais occupé de fonctions officielles. Je n'ai eu que ma vision de la Mauritanie (pour) la justice sociale, l'État de droit, la bonne santé économique, le développement", assure-t-il.

"J'ai été diabolisé. Je suis allé de prison en prison. J'ai même été déclaré apostat par le pouvoir et par les érudits qui l'entourent", poursuit-il, se désignant comme un "antisystème" et seul véritable candidat de l'opposition.

Biram Dah Abeid a été arrêté, condamné et emprisonné à plusieurs reprises, essentiellement pour son action contre la persistance de l'esclavage en tant que président de l'Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) depuis 2008. Il a passé de nombreux mois en prison.

Sous Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, "la gabegie s'est multipliée. La pauvreté s'est décuplée. L'immigration a progressé. L'insécurité a augmenté", énumère-t-il.

S'il est élu, ses priorités seront "la fin des discriminations, la fin de la corruption, la fin de la gabegie". Il promet des fonds pour l'agriculture, des soins gratuits pour les Mauritaniens, une école publique avec un enseignement unique et une réforme de la Justice.

Hamadi Ould Sidi El Mokhtar, candidat islamiste

Bon tribun et soutenu par une organisation solide, Hamadi Ould Sidi El Mokhtar, 49 ans, espère porter au pouvoir le parti islamiste Tewassoul.

Cette formation légalisée en 2007 et devenue le premier parti d'opposition au Parlement avec 11 députés (sur 176) participe pour la première fois à la présidentielle depuis 2009. "Il y a urgence à faire le changement dans le pays où règne une démocratie de façade, où malgré ses richesses fabuleuses, le pays reste au bas de l'échelle des indicateurs de développement standards, où il urge de tout faire pour éviter une implosion sociale" déclare-t-il à l'AFP.

Il s'engage à renforcer le respect des valeurs de l'islam et de la loi islamique, dans une société très conservatrice. "La lutte contre la gabegie et la corruption se pose comme la priorité des priorités", dit-il.

Il se dit déterminé à soutenir les populations les plus vulnérables et à réformer les systèmes de l'éducation et de la santé.