Fil d'Ariane
"Moi Félix Antoine Tshisekedi Tshilomobo, élu président de la République démocratique du Congo..." Le nouveau président a prêté serment dans l'enceinte du palais présidentiel de Kinshasa. Avant de recevoir l'étendard national des mains du président sortant Joseph Kabila, un exemplaire de la Constitution et les armoiries, sous les ovations de milliers de ses partisans mêlés aux officiels dans l'enceinte du palais de la Nation et à proximité. "Félix n'oublie pas, papa avait dit: le peuple d'abord", a scandé la foule en référence au père du nouveau président, l'opposant Etienne Tshisekedi décédé à Bruxelles le 1er février 2017.
Quelles sont les attentes des Congolais ?
Du jamais vu au Congo : un président sortant et son successeur élu se donnant l'accolade pour une passation de pouvoir historique.
Comme prévu par le protocole, Félix Tshisekedi est arrivé avec son épouse dans les jardins du palais de la Nation au bord du fleuve Congo, avec Brazzaville juste en face quelques minutes avant Joseph Kabila. Pour l'occasion, le président sortant a rasé la barbe poivre et sel qu'il portait depuis près de deux ans.
Hormis le Kenya représenté par son président Uhuru Kenyatta, la plupart des autres pays africains avaient dépêché des représentants : Tanzanie, Gabon, Namibie, Maroc, Burundi, Angola, Congo-Brazzaville, Egypte.
Les Etats-Unis et les pays européens sont représentés par leurs ambassadeurs.
L'Union africaine et l'Union européenne dans un communiqué conjoint ont "pris note" de l'élection de Félix Tshisekedi, se déclarant prêtes à travailler avec lui.
Au lendemain de la proclamation des résultats, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait "émis des doutes" tout en souhaitant "éviter des crises et des affrontements".
D'autres pays africains - Kenya, Tanzanie, Afrique du Sud... - ont salué plus chaleureusement l'élection de Félix Tshisekedi.
Proclamé président par la Cour constitutionnelle samedi dernier, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, 55 ans, prend officiellement le relais de Joseph Kabila Kabange, 47 ans, dont 18 à la tête du plus grand pays francophone. Il devra partager le pouvoir avec le camp du sortant qui a gardé la majorité à l'Assemblée nationale.
Le point sur les enjeux avec notre correspondant Anthony Fouchard :
C'est la première "passation de pouvoir civilisée" dans l'histoire de ce pays riche en minerais, comme le rappelle depuis le matin la chaîne d'Etat RTNC. Une histoire marquée par deux coups d'État (1965 et 1997), les deux assassinats des dirigeants Patrice Lumumba en 1961 et Laurent-Désiré Kabila en 2001, et deux guerres qui ont ravagé l'est du pays entre 1996 et 2003.
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Cette première historique est contestée par l'autre candidat de l'opposition Martin Fayulu, qui accuse les deux hommes de lui avoir volé la victoire dans les urnes. Il revendique 60% des voix. Mais la Cour constitutionnelle a rejeté son recours et proclamé la victoire de Félix Tshisekedi avec 38,5% des voix.