Les critiques sont cinglantes depuis 24 heures... Les avis déferlent à travers tout le pays. L'accord de Genève qui a mis au jour les fissures de l'opposition en RDC n'a pas encore fini de faire parler de lui. Martin Fayulu, candidat désigné, dit vouloir continuer le combat... Le mystère reste entier sur les intentions de Félix Tshisekedi (UDPS) et de Vital Kamhere (UNC) qui ont rejeté l'accord.
L'histoire ne dit pas encore si les ventes de journaux ont augmenté dans le pays. Les Unes de presse s'affichent comme toujours, mais l'actualité politique fait rarement réagir comme ces dernières heures. Quelques feuilles de papier sont tout de même à lire, plus que d'autres... Sur le compte twitter de la fondation Kofi Annan, organisatrice de la réunion de Genève, ces quelques mots: "Dans l'intérêt de la transparence, nous publions les lettres d'engagements des candidats".
Dans celle-ci, accolée à l'accord et signé par les sept protagonistes, l'engagement justement fait sourire. Il est précisé au deuxième paragraphe: "Je m'engage à ne pas trahir le peuple congolais en violant les dispositions précitées. Si je ne respecte pas mes engagements, je mettrais fin à ma carrière politique et je serais soumis à l'opprobre de la Nation et à la sanction de mes pairs."
Engagement balayé donc par Vital Kamerhe et Félix Tshisekedi. Les autres candidats à la présidence, peu audibles ces derniers temps réagissent vertement comme Gabriel Mokia. Seth Kikuni n'est pas lui étonné de cette séquence politique.
Tshisekedi et Kamerhe quant à eux sont toujours en Europe. Ils seraient tous deux en discussion pour donner une suite à leur sortie de l'accord. "Pour l'instant le dialogue est rompu", a déclaré à l'AFP un responsable de l'UDPS à Bruxelles où se trouve toujours M. Tshisekedi, qui pourrait rentrer samedi à Kinshasa.
La confusion règne donc de nouveau à dix jours de l'ouverture de la campagne pour les élections du 23 décembre en République démocratique du Congo, où le candidat unique de l'opposition Martin Fayulu s'est déclaré "révulsé" par le volte-face de deux ténors qui lui ont brutalement retiré leur soutien.
Ces divisions au sein de l'opposition arrangent le Front commun du Congo (FCC) constitué autour du président Kabila et de l'homme qu'il soutient pour lui succéder,l'ex-ministre de l'Intérieur et patron du parti présidentiel Emmanuel Ramazani Shadary. "Que tous ceux et celles qui sont profondément déçus par cette énième trahison de notre peuple par les leaders de l'opposition congolaise au service d'une cause étrangère à l'intérêt national, rejoignent le camp du Congo, le FCC", a tweeté le camp présidentiel.
En attendant, il reste toujours 21 candidats en course à l'élection présidentielle. Et MM. Tshisekedi et Kamerhe ont les faveurs d'un sondage qui place le candidat du pouvoir en troisième position derrière eux deux.