En RDC, certains chanteurs, danseurs et rappeurs utilisent leur art pour transmettre leurs convictions politiques, souvent contestataires... Et ils vivent dans la peur de la répression.
Le rappeur Bob Elvis vit en quasi clandestinité. Ses musiciens doivent venir jusqu’à lui pour répéter car il ne sort quasiment plus de sa planque depuis qu'il a été enlevé en août dernier. "Pour des raisons de sécurité, je dois rester quelque part où je vis caché, le temps que les choses soient plus claires [...] Il m’a mis un truc sur la tête. Après, ils ont roulé, ils ont roulé. Ils m’ont mis dans une pièce où il faisait vraiment noir. Je suis resté là jusqu’au jour où ils m’ont sorti."
Quatre jours et quatre nuits, dans une pièce obscure, sans boire ni manger. Les commanditaires de son enlèvement ? Il sous-entend, à travers ses chansons, qu'il s'agit du gouvernement.
Bob Elvis est un rappeur militant et ses textes peuvent en inquiéter plus d’un à l’approche du scrutin. Ils sont des dizaines de rappeurs comme lui à prendre d’assaut l’ordre établi. Et ils se retrouvent tous ici à Kinshasound, le temple de la musique urbaine mais aussi de la contestation. Et comme l'explique Jophat Kasereka, alias "DDT", "le rap aujourd’hui c’est la seule musique qui fait peur. Quand Bob Elvis écrit la chanson "Dégage", c’est chaud, tu veux dégager qui, tu veux dégager qui là ?"
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