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Présidentielle en RDC : les coalitions Lamuka et CACH compilent leurs propres résultats

À cause de l'absence d'internet, les opérations de dépouillement sont un casse-tête
pour ceux que l'on appelle sur place les "témoins". Des partisans issus de formations comme Lamuka et CACH suivent minute par minute le déroulé du processus.

Trois jours après le triple scrutin en République démocratique du Congo, l'opposition ne relâche pas ses efforts pour s'assurer de la fiabilité du processus. La commission électorale, la Céni, doit publier les résultats provisoires de la présidentielle au plus tard ce dimanche 6 janvier. Mais en attendant, la coalition Lamuka a mis sur pied sur propre réseau de compilation.

Les soutiens de Martin Fayulu veulent ainsi vérifier que les données qui seront communiquées par la Céni correspondent bien à celles recueillies dans les bureaux de vote par les témoins accrédités du parti. Pour cela, un logiciel a été créé, comme le précise Serge Lumuna, expert à la centrale électorale de Lamuka : "ce logiciel reçoit les données par trois mécanismes : les SMS, une saisie manuelle qui peut être faite dans le système ; et ce système peut également recevoir des données informatiques de l'extérieur."

Dans les rangs de la plateforme Cap pour le Changement, réunie autour de l'opposant Felix Tshisekedi, on s'affaire également. Une centrale électorale semblable à celle de Lamuka a, là aussi, été prévue : "nuit et jour, nous sommes ici en train de faire ce travail", explique Jacquemain Shabani, coordonnateur de la centrale électorale CACH. "Et on espère - tel est notre objectif - avoir suffisamment de données qui pourront confronter ce que la Céni veut publier."

Coupure d'internet

Un travail compliqué par la coupure d'internet et des sms, décidée lundi 31 décembre par le gouvernement congolais. "Cette mesure antidémocratique et dictatoriale qui a coupé l'internet et toutes les autres voies de communication nous a rendu la tâche un peu plus difficile", dénonce Jacquemain Shabani. Des difficultés également ressenties côté Lamuka : "malheureusement, à la date d'aujourd'hui, la saisie manuelle est privilégiée. L'internet étant coupé, aujourd'hui, les témoins sont obligés d'appeler les différents membres de la cellule électorale et de pouvoir procéder à l'encodage des données", précise Serge Lumuna.

Les deux coalitions dénoncent une mesure liberticide qui jète un voile sur la transparence du processus électoral. De leur côté, ce mardi déjà, l'Union européenne et les Etats-Unis demandaient au gouvernement congolais de ne pas couper les moyens de communication.