Historiquement, en République démocratique du Congo, l'Eglise catholique tient un rôle central dans la vie politique. Les envoyés spéciaux de TV5Monde consacrent un dossier spécial sur ce sujet.
Cela fait un mois à peine qu’il est aux affaires mais l’archevêque de Kinshasa Fridolin Ambongo n’a même pas eu le temps de s’installer.
A quelques jour des élections, ce n’est vraiment pas sa priorité.
"Il ya tellement de choses à faire, nous raconte Monseigneur Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa.
Vous voyez le climat socio politique l’espérance du peuple. Nous ne souhaiterions pas que nos espérances soient encore déçues."Ne pas décevoir les attentes du peuple. L’archevêque le sait, il est attendu partout et par tous. Et d’abord au siège de la Cenco, la Conférence épiscopale du Congo, au coeur de la vie pastorale sociale mais aussi politique. Il en est est le vice-président.
"C’est le monitoring où en sommes-nous aujourd’hui, à quelques jours des élections...", présente Monseigneur Fridolin Ambongo.
Suivre la campagne
Les morts, les incidents les couacs... De tous le pays, les informations sur le déroulement de la campagne sont centralisées ici par ces religieux. Mais ils n’en diront pas un mot. "
Nous y travaillons", assure Marcel Utembi, président de la CENCO.
L’archevêque, lui, se montrera un plus loquace après la réunion :
"Y'a beaucoup d’endroits où on n'a pas encore vu les papiers qui serviront pour le scrutin, on ,n'a pas encore la liste des électeurs par bureau. Tout ce matériel devrait déjà être disponible", remarquait alors Monseigneur Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa.
Mais ça, il ne peut pas grand chose. Ce qu’il fait en revanche c’est occuper le terrain. Changement de tenue, plus solennelle et direction l’université catholique de Kinshasa.
Observateurs de la Conférence épiscopale
Ici sont formés quelques uns des 40 000 observateurs de la CENCO qui selon déployés sur tout le territoire. Des jeunes pour la plupart que l’archevêque a tenu à mobiliser en personne pour le jour J.
"Le risque de fraude est là, nous connaissons trop l’histoire de notre pays. Celui qui organise les élections il n’organise pas pour perdre. Il organise pour gagner", assure l'archevêque.
Un archevêque qui ne mâche pas ses mots comme son prédécesseur avant lui. Proche de ses fidèles et tranchant avec les puissants.
"Ma façon d’être, ma façon de parler, ma façon de réagir à tout ce qui est justice, mépris du peuple, mépris d l’homme provoque chez moi une sorte de révolte ça ne plaît pas à tout le monde. Et généralement ça ne plaît pas à ceux qui sont au pouvoir", souligne Monseigneur Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa.
Un pouvoir, de Mobutu à Joseph Kabila, que l’archevêque de Kinshasa a toujours combattu. Et pas seulement par la prière.
>> Revoir l'intégralité de notre reportage sur la place de l'église en RDC
(par Ousmane Ndiaye, Dominique Tchimbakala, Français Coquet, Bertrand Martineau, Benoist Robin, Ilhame Taoufiqi, Clément Aline et Robin Monjanel) :