Fil d'Ariane
Cela fait donc six jours, ce 5 janvier, que les élections générales ont eu lieu en RDC. Six jours et toujours pas de résultats. Seront-ils annoncés demain, comme s'y était engagée la Commission électorale ? Rien n'est moins sûr, la CENI affirme même n'avoir, pour l'heure, centralisé que 20% des résultats.
De toutes parts, la pression monte, et notamment du côté de l'Eglise catholique qui lançait ce vendredi une phrase "lourde de sens politique" en disant détenir le nom du vainqueur à la présidentielle.
Sous les yeux des observateurs, les employés de la CENI ouvrent chacune des centaines d'enveloppes contenant les procès-verbaux remontant des bureaux de vote du district de Mont Amba. Tout compter, tout consigner : c'est l'ampleur de la tâche à accomplir d'ici dimanche 6 janvier, date officielle, maintenue pour l'instant, de l'annonce des résultats du triple scrutin du 30 décembre en RDC, dont l'élection présidentielle.
Tout simplement infaisable, explique Papi Sakalamba, observateur du camp d'un candidat indépendant : "Même s'ils disent qu'ils vont donner les résultats dimanche, nous ne pensons pas que c'est possible parce que nous n'avons commencé qu'aujourd'hui. Et jusqu'à présent dans le district de Mont-Amba où nous avons 904 bureaux de vote, nous n'avons traité que 100 bureaux. Alors on ne sait pas quel jour on terminera".
Ce constat augure d'un possible report des résultats, la CENI elle-même le laissait entendre en milieu de semaine.
Mais avec quelles conséquences ? Vendredi, le camp présidentiel dénonçait "l'attitude partisane" de la CENCO, la Conférence des évêques, qui affirme connaître le nom du vainqueur.
Dans le même temps, les appels internationaux se multiplient en faveur de la publication des résultats dans le respect du vote de la population : "Le pouvoir doit accepter de donner le résultat du choix des Congolais, même si ce choix va vers un nouveau candidat qui n'est pas celui du pouvoir", a déclaré Didier Reynders, ministre belge des Affaires étrangères, à quelques heures de la réunion à huis-clos du Conseil de Sécurité de l'ONU ce vendredi.
Pour sa part, la Commission des droits de l'Homme de l'ONU se dit préoccupée de l'intimidation et du harcèlement des journalistes, mais aussi des défenseurs des droits humains en RDC, et appelle toutes les parties à l'apaisement.