"Les élections directes dans les circonscriptions électorales de Beni, Beni ville et Butembo ville, en province du Nord-Kivu (dans l'est), ainsi que Yumbi, dans la province de Maï-Ndombe (dans le sud-ouest), initialement prévues le 30 décembre 2018, sont programmées au mois de mars 2019 et feront l'objet d'un calendrier spécifique", indique un communiqué de la CENI.
#ElectionsRDC Report du scrutin du 30 décembre. Voici le communiqué intégral de la CENI. pic.twitter.com/sHb9BfZIRY
— TV5MONDE Info (@TV5MONDEINFO) December 26, 2018
Dans le Nord-Kivu, 1 189 144 électeurs ne pourront se présenter aux urnes (Beni : 657 600 ; Beni ville : 182 800 ; Butembo ville : 330 744) ainsi que dans la province de Maï-Ndombe (Yumbi : 67 033) où ont éclaté des violences inter-communautaires.
Sécurité et Ebola
La commission électorale évoque dans son communiqué les raisons l'ayant poussée à prendre cette décision d'un report. La CENI souligne la situation "sécuritaire et sanitaire préoccupante" dans la région Beni-Butembo (province du Nord-Kivu). C'est là que sévit toujours l'épidémie d'Ebola. À cela s'ajoute "la menace terroriste" "avec des actes criminels récurrents perpétrés par des bandes et milices armées", peut-on lire dans le communiqué.
Le déplacement de la population et la promiscuité engendrée par les élections font redouter à la CENI une plus grande propagation d'Ebola et une recrudescence d'attaques terroristes. Pourtant, comme le rappelle notre envoyé spécial à Goma, Anthony Fouchard, les candidats à l'élection présidentielle y ont tenu des meetings sans précautions sanitaires particulières.
Dans la circonscription de Yumbi, la CENI indique que les "incidents meurtriers dans la nuit du 14 au 15 décembre 2018" ont occasionné des déplacements de personnes, certains ayant fui au Congo-Brazzaville voisin. Et, selon la commission, "la destruction de tous les matériels et documents électoraux, le pillage des entrepôts et installations de l'Antenne de la CENI", empêche la tenue du scrutin ce week-end.
Dans un tweet l'ONG Médecins sans frontières fait un état des lieux dans cette région de la RDC :MSF est très préoccupée par la situation humanitaire à #Maïndombe. Notre équipe sur place a constaté :
— MSF in DRC (@MSFcongo) December 26, 2018
- près 60 blessés à #Yumbi, #Bolobo, & #Mansele
- 800 personnes réfugiées dans l’enceinte de l’hôpital de Yumbi
- Des dizaines de maisons brûlées à Yumbi et dans les alentours
Dans le reste du pays, les élections qui devaient se dérouler le 23 décembre ont déjà été repoussées au 30 décembre. La publication des résultats définitifs est prévue le 15 janvier.