Une semaine après la tenue du premier tour de la présidentielle, les résultats se font attendre. Des bénévoles s'attèlent à dénombrer les votes de leur côté pour confronter leurs résultats à ceux de la Commission Electorale Nationale Indépendante (Ceni).
L'élection s'est déroulée mercredi 7 novembre et les résultats continuent d'être publiés au compte-goutte. Chaque bureau l'un après l'autre sur la page Facebook de la commission électorale. Et cela risque de durer.
Alors en parallèle des bénévoles s'attèlent à la compilation des votes pour leur candidat afin de confronter leurs résultats à ceux de la Ceni. Il font cela par prudence, car les candidats n'ont que 48h après publication pour les contester.
"Il y a pas mal de publications de la Ceni qui ne correspondent pas aux PV dont nous disposons. Les éventuels résultats ne seront pas contestés si la transparence et la crédibilité sont réunies", explique Maître Hanitra Razafimanantsoa, porte-parole du TIM (parti de Ravalomanana).
La Ceni doit se défendre d'autant que des accusations de corruption ont aussi circulé ces derniers jours. La commission électorale doit rassurer sur sa bonne volonté et sa crédibilité.
"Tous les résultats sont publics, assure Thierry Rakotonarivo, Vice-président de la Ceni. Tous les candidats peuvent venir ici. Pourquoi rester seulement à la maison, attendre la connexion. Il faut venir ici."
Deux anciens présidents en tête
Les premières tendances sur la moitié des bureaux de vote publiés donnent deux anciens présidents largement en tête. Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana. Deux adversaires de longue date dont la rivalité avait conduit le pays à une sanglante crise politique en 2009.
Pour que l'histoire ne se répète pas les candidats sont encouragés à ne pas attiser les tensions et faire de déclaration intempestive avant la publication officielle des résultats.
"Il faut que les acteurs politiques fassent confiance à la Ceni, d'une part mais il faut aussi que la Ceni essaie de se perfectionner, assure Paul Rabary, candidat à la présidentielle. Parce que si les candidats se plaignent tout le temps, est ce qu'ils vont accepter le résultat au second tour ? Et c'est ça le grand danger pour le pays actuellement."
Si aucun candidat n'obtient plus de 50% des suffrages un second tour aura lieu. Madagascar est suspendu au site de la Ceni.