Procès d'Ousmane Sonko au Sénégal : la principale coalition d'opposition appelle les Sénégalais à manifester à Dakar

Au Sénégal, malgré l’interdiction de la préfecture, la coalition d’opposition Yewwi Askan Wi (YAW, Libérons le peuple en langue ouolof) a maintenu son appel à des manifestations ce mercredi 29 mars à Dakar et jeudi, lors du procès d’Ousmane Sonko. Le principal opposant est poursuivi pour diffamation par le ministre du Tourisme.
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partisans de Sonko
Des partisans d'Ousmane Sonko manifestent dans les rues de Dakar ce 14 mars. Le principal leader de l'opposition au président Sall est poursuivi pour diffamation.

 
AP Photo/Sylvain Cherkaoui
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La coalition Yewwi Askan wi  appelé les Sénégalais à se joindre à une marche pacifique mercredi après-midi à Dakar, veille du procès programmé de l'opposant Ousmane Sonko, poursuivi par le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, un responsable du parti présidentiel, pour "diffamation, injures et faux".

Ousmane Sonko et ses supporteurs accusent le pouvoir d'instrumentaliser la justice pour l'empêcher de se présenter à la présidentielle de février 2024. Le parti présidentiel accuse M. Sonko de vouloir paralyser le pays et de se servir de la rue pour échapper à la justice.

Lire : tensions politiques et risques de recul démocratique, à moins d’un an de la présidentielle

Le préfet de Dakar a interdit les manifestations de mercredi et jeudi dans la capitale en invoquant des "menaces réelles de troubles à l'ordre public". En prévision d'éventuels troubles, l'Université de Dakar et les écoles sénégalaises ont avancé le début des vacances de Pâques à mardi, au lieu respectivement du 1er avril et du 31 mars.

La justice a par ailleurs annoncé mardi 27 mars avoir arrêté des membres d'un groupe qui visait, selon eux, à "semer le chaos et l'insurrection" dans le pays pour empêcher le procès jeudi à Dakar de Ousmane Sonko.

Des investigations ont établi des "faits mettant en jeu la stabilité du pays. L'intention (de ce groupe) était de mener des actes subversifs et de porter atteinte à des personnalités publiques dans la justice, l'appareil d'Etat, dans les milieux religieux et la presse", a affirmé le procureur général de la République Ibrahima Bakhoum, lors d'une rencontre avec la presse.

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Elles ont permis de découvrir "la confection" par ce groupe "de produits explosifs, de fumigènes, de cocktails Molotov et de herses" et un déplacement de ses membres pour se procurer des armes dans un marché sous-régional proche de la Guinée, a dit M. Bakhoum.

Quatre personnes ont été interpellées pour "association de malfaiteurs, actes et manœuvres de nature à troubler l'ordre public, incendie criminel" et 19 sont recherchées, selon le procureur général.


Voir : le procès d'Ousmane Sonko reporté
 
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Un des individus arrêtés "se réclame du MFDC (la rébellion indépendantiste en Casamance) et serait l'organisateur de toutes les manifestations violentes de Pastef (le parti de M. Sonko) à Bignona", un fief de M. Sonko dans le sud où un jeune a été tué le 20 mars lors de heurts entre manifestants et forces de l'ordre. Cet individu se "présente comme le responsable des affaires mystiques de Sonko", a précisé le procureur.

Au moins une autre personne avait été tuée dans des heurts à Dakar le 16 mars, jour du début du procès d'Ousmane Sonko qui avait été renvoyé au jeudi 30 mars. Le gouvernement avait en juin 2022 annoncé l'arrestation à Dakar de rebelles de Casamance lors d'une manifestation de l'opposition, ce qui avait été réfuté par Ousmane Sonko.