Fil d'Ariane
La Cédéao a déjà suspendu la Guinée la semaine dernière après le putsch qui a chassé du pouvoir Alpha Condé, qualifiant son éviction de "violation manifeste" de la charte régionale du bloc ouest-africain. Mais l’organisation économique n’a pas voulu prononcer de sanctions économiques attendant le retour de sa mission diplomatique.
Une délégation des 15 membres de la Cédéao a été envoyée à Conakry pour rencontrer le chef du coup d'Etat, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, afin de rendre visite à Condé et demander une transition dirigée par des civils.
(RE)voir : Guinée : la Cédéao a rencontré la junte militaire et Alpha Condé
La ministre ghanéenne des Affaires étrangères Shirley Ayorkor Botchwey, qui dirige la mission, a déclaré que le sommet extraordinaire du 16 septembre examinerait les conclusions de la délégation et déciderait des prochaines étapes du retour de la Guinée à l'ordre constitutionnel.
"Le sommet aura un seul ordre du jour, où je présenterai à l'autorité le rapport de la mission de haut niveau de la Cédéao en Guinée", a-t-elle déclaré lors d’un point presse ce 15 septembre.
Selon Mme Botchwey, les putschistes guinéens ne sont probablement pas encore en mesure de donner un calendrier pour le retour à un régime démocratique.
"Il appartient maintenant aux chefs d'Etat de prendre des décisions sérieuses sur la Guinée, sur ce qu'ils veulent voir dans les prochains mois, que ce soit un mois, six mois ou douze mois, sur la manière dont ils veulent voir la transition et sur la durée de celle-ci", a-t-elle poursuivi.
Le coup d'Etat en Guinée a suscité des craintes de recul de la démocratie dans toute l'Afrique de l'Ouest et a établi des parallèles avec le Mali, qui a connu deux soulèvements de l'armée depuis août de l'année dernière.
La Cédéao a imposé des sanctions économiques au Mali l'année dernière, mais les a levées après que les militaires au pouvoir se sont engagés à rétablir un régime civil.