Scrutin présidentiel

Qu'est-ce que le Somaliland, cette région séparatiste à la position stratégique ?

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SOMALILAND
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Le Somaliland, région sécessionniste de la Somalie, organise mercredi un scrutin présidentiel sur fond de tensions diplomatiques dans la région de la Corne de l'Afrique.

-Déclaration d'indépendance 

-Le Somaliland a unilatéralement déclaré son indépendance de la Somalie en mai 1991 alors que le reste de la Somalie plongeait dans le chaos après la chute du régime militaire de Mohamed Siad Barré.

S'il imprime sa propre monnaie et délivre ses passeports, il n'a pour l'heure pas obtenu de reconnaissance internationale, ce qui le maintient dans un certain isolement.

L'ancien protectorat britannique, qui est doté de sa propre armée, élit ses dirigeants basés dans la ville désignée comme capitale, Hargeisa.

Ses quelque six millions d'habitants peuvent difficilement se rendre à l'étranger car leurs passeports sont rarement acceptés.

Taïwan, autre territoire diplomatiquement isolé, est celui qui s'est le plus rapproché de la reconnaissance formelle du Somaliland, le qualifiant de pays.

Quelques pays africains et européens ont ouvert des missions diplomatiques à Hargeisa, notamment le Kenya et l'Éthiopie.

- Économie 

-Le Somaliland occupe une position stratégique dans la région de la Corne de l'Afrique, en étant situé au nord-ouest de la Somalie sur le golfe d'Aden et étant frontalier de Djibouti et de l'Ethiopie.

Mais le manque de reconnaissance a rendu la vie plus difficile aux habitants de l'une des régions les pauvres au monde, faute de prêts, d'aide et d'investissements étrangers.

L'économie est principalement alimentée par les envois de fonds de la diaspora et les exportations de bétail, ainsi que par les droits de douane du port de Berbera.

- Stabilité -

Le Somaliland a été largement épargné par le chaos et la violence qui sévissent dans d’autres régions de la Somalie.

D'anciennes tensions claniques ont néanmoins été ravivées début 2023, avec des combats meurtriers entre les forces du Somaliland et les milices fidèles à la Somalie autour de la ville de Las Anod.

Ces combats ont fait des centaines de morts et déplacé des milliers d'habitants. 

- Accord avec l'Ethiopie

–En janvier, le Somaliland a signé un protocole d'accord avec Addis Abeba, qui prévoit la location pour 50 ans à l’Éthiopie, immense pays enclavé, de vingt km de côtes du Somaliland.

Les autorités somalilandaises ont affirmé qu'en échange de cet accès à la mer, l'Ethiopie deviendrait le premier pays à reconnaître officiellement leur république.

Les détails de l'accord n'ont pas été confirmés par l'Ethiopie mais cet accord a été qualifié par la Somalie d'"agression" contre sa souveraineté.

En réaction, la Somalie a intensifié ses relations avec l'Egypte, rival de l'Ethiopie qui s'oppose notamment au mégabarrage hydroélectrique (GERD) qu'Addis Abeba a construit sur le Nil. Mogadiscio a aussi renforcé ses liens avec l'Erythrée, l'ennemi historique de l'Ethiopie.

- peinture rupestre et climat

 -La région abrite des peintures rupestres parmi les plus anciennes et les mieux préservées d'Afrique, à Laas Geel, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale Hargeisa.

Le Somaliland recouvre quelque 177.000 km2 de hauts plateaux accidentés, de déserts arides et de plaines côtières le long de la mer Rouge.


Comme une grande partie de la Corne de l'Afrique, c'est l'un des endroits au monde les plus vulnérables au changement climatique, avec des inondations et des sécheresses extrêmes.