Qui sont les reponsables du groupe paramilitaire russe Wagner en Afrique sanctionnés par l'Union européenne ?

L'Union européenne a annoncé samedi 25 février de nouvelles sanctions contre le groupe paramilitaire russe Wagner pour ses "violations des droits humains" en Afrique. Elles visent notamment son chef au Mali et plusieurs de ses hauts responsables en Centrafrique. Qui sont ces hommes ?
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WAGNER MALI
Des hommes de la société paramilitaire russe Wagner, photo non datée de l'armée française, au Mali.
Armée française via AP.
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Onze personnes - 9 en Afrique et 2 en Ukraine - et sept entités liées au groupe ont été ajoutées à la liste du bloc européen imposant des gels d'avoirs et des interdictions de voyager.

Le groupe Wagner lui-même - qui combat activement avec l'armée russe en Ukraine- avait déjà été sanctionné en 2021 par l'UE. Ces nouvelles sanctions ont été décidées "au vu de la dimension internationale et de la gravité des activités du groupe, ainsi que de son impact déstabilisateur sur les pays où il est actif", a écrit le Conseil européen dans un communiqué.

"Les activités du groupe Wagner sont une menace pour les populations des pays où ils opèrent et pour l'Union européenne", a déclaré le chef de la diplomatie européenne Josep Borrel.

Le Conseil européen a précisé que huit membres de Wagner et les sept entités visées par ces nouvelles sanctions relevaient du régime mondial de sanctions en matière de droits humains de l'UE pour les activités du groupe en Centrafrique et au Soudan.

Un neuvième membre de Wagner a quant à lui été frappé par un régime de sanctions de l'UE qui s'applique spécifiquement au Mali. Il s'agit du chef des forces de Wagner dans ce pays où des combattants du groupe "ont été impliqués dans des actes de violence et de multiples violations des droits de l'homme, y compris des exécutions extrajudiciaires".
 
PRIJOGIN
 Evgueni Prigojine, homme d'affaires, est le fondateur de la société paramilitaire russe. Il est ici le 4 juillet 2017 au coté de Vladimir Poutine lors d'un sommet avec la Chine.
Sergei Ilnitsky/Pool Photo via AP
Plusieurs personnes mises sous sanctions par l'UE en Centrafrique sont des membres de premier plan de Wagner. Vitalii Perfilev, 39 ans,  est "le conseiller à la sécurité" du président Faustin Archange Touadera. Selon le document de l'Union européenne il est décrit comme "un personnage clé de Wagner en RCA".

Alexander Uvanov, 62 ans est également visé par les sanctions de l'Union européenne. Il est dans le document de l'UE décrit comme le porte-parole de Wagner sur place. Il serait à la tête d'une entité nommé l'Union des officiers pour la sécurité internationale. Celle-ci aurait envoyé des instructeurs militaires russes en Centrafrique.

Deux hommes de Wagner en RCA ont été identifiés par Bruxelles et sont visés par des sanctions de l'UE. Il s'agit de Aleksandr Malotetko, instructeur de Wagner en République centrafricaine et de Konstantin Pikalov, 54 ans, commandant de Wagner en Afrique.

Dimitri Sytii, 33 ans, lui  dirige la branche locale de la Maison russe, à Bangui considérée comme le bras de la propagande du ministère russe des Affaires étrangères à Bangui en faveur de Wagner. Il est également touché par les sanctions.

Lire : un expert de l'ONU affirme que Wagner "terrorise" la population au Mali

Wagner s'est implanté en Centrafrique à l'invitation du président Touadera pour réprimer une rébellion et sa présence de plus en plus imposante a poussé au départ de ce pays en fin d'année dernière de militaires français.

Des sociétés aurifères et diamantaires liées à Wagner en Centrafrique et au Soudan sont aussi visées par les sanctions européennes.

Une station de radio centrafricaine, Lengo Sengo, est également sous le coup d'une procédure "pour s'être livrée à des opérations d'influence en ligne au nom de la Russie et du groupe Wagner dans le but de manipuler l'opinion publique".

Wagner, groupe paramilitaire fondé en 2014, est considéré par les États-Unis comme une organisation terroriste internationale. Les États-Unis qui essayent depuis plusieurs années de contrecarrer l'influence russe en Afrique accusent le groupe Wagner de "commettre des violations des droits humains et d'extorquer les ressources naturelles en Afrique".

Le groupe s'est imposé comme un acteur majeur du conflit en Ukraine et ses mercenaires ont également été aperçus en Syrie ou en Libye.  

Lors d'une mise à jour samedi 25 février, deux nouveaux membres de Wagner ont été inscrits sous le régime de sanctions de l'UE punissant la Russie pour sa guerre en Ukraine. Ces deux paramilitaires sont des commandants de Wagner qui seraient impliqués dans la conquête russe en janvier de la ville ukrainienne de Soledar.