RD Congo : Human Rights Watch craint un usage excessif de la force contre des manifestants

Après l'éloge du président Tshisekedi au chef de la police à la suite de la répression violente de manifestants à Kinshasa, l'ONG HUman Rights Watch s'inquiète d'un usage excessif de la force lors de futures manifestations politiques.

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marche kinshasa 20 mai

Marche de l'opposition contre la vie chère à Kinshasa réprimée, le 20 mai 2023

Junior KANNAH / AFPTV / AFP
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L'ONG Human Rights Watch a dit craindre le 29 mai un "usage excessif de la force" par la police lors de futures manifestations politiques en République démocratique du Congo, après les félicitations du président Tshisekedi à un commandant de ce corps.

Bravo pour le travail que vous avez fait, zéro mort (...) Les voyous ont été maîtrisés, c'est très bien

Félix Tshisekedi, président de la RDC

Une manifestation d'opposants contre la "vie chère" avait été violemment réprimée par la police congolaise le 20 mai. Cette répression a été condamnée par l'ONU, l'Union européenne ou encore l'épiscopat congolais.

Deux jours après, le président Félix Tshisekedi a "publiquement félicité le chef de la police qui a supervisé (ces) opérations", a indiqué HRW dans un communiqué. "Bravo pour le travail que vous avez fait, zéro mort (...) Les voyous ont été maîtrisés, c'est très bien", lui a-t-il notamment déclaré, note l'ONG de défense des droits humains.

Ces propos de Félix Tshisekedi "font craindre que l'enquête policière sur les violences manque d'impartialité et que le gouvernement encourage l'usage excessif de la force par la police lors de futures manifestations", s'inquiète l'organisation.

"La brutalité de la police congolaise contre les manifestants est une tentative de réduire au silence toute dissidence et de dissuader les futures manifestations", estime dans le communiqué Carine Kaneza Nantulya, directrice adjointe de la division Afrique de HRW. 

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Le président Tshisekedi "ne devrait pas récompenser les officiers supérieurs lorsque les manifestants sont violemment réprimés, mais plutôt veiller à ce que les enquêtes soient crédibles et équitables et que tous les individus reconnus responsables d'abus soient sanctionnés ou poursuivis de manière adéquate", ajoute Mme Kaneza Nantulya.

Le 25 mai, après avoir été empêchés par la police de se rassembler devant le siège de la commission électorale nationale, des leaders et militants d'opposition ont affirmé leur intention d'organiser des manifestations chaque semaine à Kinshasa.

Une élection présidentielle, scrutin à un seul tour, est prévue le 20 décembre en RDC. Au pouvoir depuis 2019, Félix Tshisekedi est candidat à sa réélection.