Depuis près de 10 ans, le salaire des enseignants Congolais au niveau du primaire et du secondaire n’a pas été revu à la hausse malgré les revendications répétées. Beaucoup de ces professeurs doivent alors cumuler un deuxième emploi.
Rigobert Kasongo est un professeur dévoué. Il a commencé à enseigner il y a 28 ans et reste toujours amoureux de son travail. Mais c'est un amour devenu compliqué à vivre dans son pays. Manque de matériels, classes en surnombres, aucun support didactiques pour mener les cours, les conditions de travail sont difficiles et le salaire misérable.
Etre enseignant c’est synonyme de pauvreté en RDC. Lorsqu’un enseignant veut épouser une femme, on demande à son épouse si son mari travail ou il enseigne ! Rigobert Kasongo, enseignant
Rigobert ne touche que 140 000 Francs congolais par mois, soit environ 85 dollars, pas suffisant pour subvenir aux besoins de sa famille. Alors comme beaucoup d'enseignants, il a dû trouver un deuxième travail. Après les cours, Rigobert se rend chez des particuliers, pour peindre leurs maisons. Une deuxième vie, liée à la contrainte financière, qui lui semble ubuesque.
La profession d’enseignant, c’est une profession noble. En principe l’enseignant devrait être occupé pour des recherches après les cours. Mais nous on ne peut pas car on a des difficultés pour s’occuper de nos familles. Rigobert Kasongo, enseignant
Désormais Rigobert veut faire bouger les choses, il a donc décidé de rejoindre un syndicat des professionnels de la craie, pour dénoncer les frais de scolarité. Une pratique qui devrait être selon lui illégale, dans un pays où l'accès gratuit à l'école est inscrit dans la constitution.
La prise en charge des enseignants par les parents est une barrière, c’est ce qui fait que le gouvernement ne fait aucun effort pour améliorer la situation salariale. Rigobert Kasongo, enseignant
Beaucoup de ces professeurs espèrent que le prochain gouvernement donnera les moyens à l'éducation de sortir de la misère.