
Fil d'Ariane
Le groupe armé M23 est toujours présent à Walikale, dans l’est de la République démocratique du Congo, dimanche 23 mars. Il avait pourtant annoncé son retrait, la veille, pour "favoriser" le dialogue avec le gouvernement.
Des rebelles du M23, à gauche, escortent des soldats et des policiers du gouvernement qui se sont rendus dans un lieu non divulgué à Goma, en République démocratique du Congo, jeudi 30 janvier 2025.
Le groupe armé antigouvernemental M23 se trouvait toujours à Walikale, dimanche 23 mars, selon des habitants. La ville de l'est de la RD Congo a récemment été conquise. Le M23 a annoncé, la veille, son intention de se retirer pour "favoriser" le dialogue avec le gouvernement.
Le groupe armé a annoncé, samedi, dans un communiqué "repositionner ses forces" hors "de Walikale et ses environs", afin de "favoriser des conditions propices aux initiatives de paix et à un dialogue politique", tout en prévenant qu'il ne laisserait pas l'armée de la République démocratique du Congo (RDC) revenir dans cette ville de quelque 60.000 habitants.
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Samedi soir, les forces armées congolaises (FARDC) ont indiqué qu'elles allaient "observer avec vigilance" ce retrait annoncé et "s'abstenir de mener toute action offensive", invitant les milices progouvernementales qui les soutiennent "à en faire autant afin d'encourager la désescalade".
Selon des habitants et une source militaire congolaise, ayant tous requis l'anonymat, aucun combat n'était signalé dimanche dans la zone de Walikale, bombardée par l'aviation des FARDC ces derniers jours.
"Nous sommes réveillées dans le calme. Il n'y a pas de bombardements ce (dimanche) matin. Les (combattants du) M23 sont encore ici", a déclaré à l'AFP un habitant.
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Dimanche, "l'avion des FARDC n'est pas venue bombarder" et les troupes du M23 "sont toujours avec nous" à Walikale, a confirmé une source médicale.
"La situation est calme", a abondé un membre des FARDC, sans pouvoir confirmer si le M23 avait entamé son retrait annoncé.
Des discussions directes prévues le 18 mars à Luanda entre le gouvernement de la RD Congo et le M23 - les premières depuis que le mouvement soutenu selon des experts de l'ONU par l'armée rwandaise, a repris les armes en 2021 - ont été annulées à la dernière minute.
Mais le même jour, les présidents de la RD Congo Félix Tshisekedi et du Rwanda Paul Kagame ont "réaffirmé leur engagement à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel", à l'issue d'une rencontre-surprise organisée à Doha sous l'égide du Qatar. Sur le terrain, des combats s'étaient néanmoins poursuivis.
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Le M23 a pris mercredi soir le contrôle de Walikale, située à la jonction de deux routes menant l'une à Goma, l'autre à Bukavu. Le groupe armé s'est emparé successivement fin janvier puis mi-février des villes, les deux principales de l'est de la RDC, chefs-lieux respectifs des deux provinces des Nord-Kivu et Sud-Kivu.
Walikale est proche de gisements d'or et de la mine d'étain de Bisie, la troisième en terme de production, où les opérations sont arrêtées depuis la mi-mars.