Fil d'Ariane
Le président angolais Joao Lourenço a appelé samedi à un cessez-le-feu à compter de minuit entre Kinshasa et le groupe armé M23 appuyé par le Rwanda. Le président angolais est le médiateur du conflit déchirant l'est de la République démocratique du Congo.
Le président angolais João Lourenço attend l'arrivée du secrétaire d'État américain Antony Blinken pour leur rencontre au palais présidentiel à Luanda, en Angola, le jeudi 25 janvier 2024.
Joao Lourenço "appelle les parties au conflit à cesser les hostilités dans l'est de la RDC à partir de 00h00 le 16 mars 2025", indique un communiqué diffusé par Luanda, supposée accueillir à partir de mardi des "négociations de paix directes" entre le gouvernement congolais et le Mouvement du 23 mars.
"Ce cessez-le-feu devrait inclure toutes les actions hostiles éventuelles contre la population civile ainsi que la conquête de nouvelles positions dans la zone de conflit, avec la perspective que ces initiatives et d'autres conduisent à la création d'un climat de détente qui favorise le début des pourparlers de paix", précise le texte diffusé par la présidence angolaise.
Le président congolais Félix Tshisekedi refusait jusqu'ici de dialoguer avec le groupe antigouvernemental M23 qui, soutenu par des troupes rwandaises, a réalisé une percée éclair dans l'est de la RDC depuis le début de l'année, s'emparant de villes clefs.
Les pourparlers achoppaient sur cette question qui semble avoir connu un revirement avec l'annonce cette semaine, toujours par le médiateur angolais dans la foulée d'une visite de Félix Tshisekedi à Luanda, de "négociations de paix directes" dès mardi.
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Depuis janvier, les grandes villes de l'est de la République démocratique du Congo, Goma et Bukavu, région riche en ressources naturelles et proche de la frontière rwandaise, sont tombées sous le contrôle du M23, qui a repris les armes en 2021. Le M23 est appuyé par environ 4 000 soldats rwandais, selon des experts de l'ONU.
Kigali a dénoncé à plusieurs reprises le refus du président Tshisekedi de dialoguer avec le groupe armé, que le chef de l'Etat congolais qualifie de "groupe terroriste" et dont il a mis la tête à prix la semaine passée.
Le Mouvement du 23 mars a lui répété en février son "engagement" à résoudre "le conflit dans l'est de la RDC par le biais d'un dialogue direct abordant les causes profondes du conflit afin d'instaurer une paix durable".
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Kinshasa affirme que le conflit dans l'est a coûté la vie à "plus de 7 000 personnes" depuis le début de l'année, et accuse le Rwanda de vouloir exploiter les ressources minières du Nord et du Sud-Kivu. Ces chiffres n'ont pas pu être vérifiés par l'AFP.
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La proximité grandissante des combats avec le Burundi, engagé militairement aux côtés des troupes congolaises, fait craindre une escalade régionale.
Une vingtaine de soldats burundais ont été tués dans des affrontements lundi et mardi, ont déclaré jeudi à l'AFP deux sources militaires burundaises.