RD Congo : les rebelles du M23 contrôlent toujours plusieurs zones près de Goma, selon les habitants
Les rebelles du M23 et l'armée congolaise s'observaient sans combattre tôt samedi 26 novembre au matin, sur les lignes de front dans l'est de la RDC. Selon des témoins, le calme régnait au lendemain d'un cessez-le-feu décidé cette semaine à Luanda, en Angola. Les rebelles, qui devaient se retirer selon les termes de l'accord, sont toujours déployés dans certaines zones du pays.
Vendredi 25 novembre, à 18h00 (16h00 GMT), un accord de cessez-le-feu devait entrer en vigueur. Mais des affrontements avaient encore eu lieu dans la soirée. Ils se concentrent principalement vers la localité de Bwiza, à une quarantaine de km de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu.
Le lendemain matin, toutefois, le calme est de retour dans plusieurs zones du pays. "Nous nous sommes réveillés dans un calme apparent", a déclaré par téléphone un habitant de Bwiza, très prudent néanmoins sur la suite.
Les FARDC, les forces armées de RDC, contrôlent une partie de la localité alors que la grande partie est entre les mains des rebelles. Un habitant de Bwiza.
"Les FARDC (forces armées de RDC) contrôlent une partie de la localité alors que la grande partie est entre les mains des rebelles. Les deux camps s'observent face-à-face", a-t-il ajouté. "La majorité de la population a fui, mais nous observons la situation depuis nos maisons", a encore déclaré cet habitant, responsable d'une organisation de la jeunesse locale.
Les rebelles du M23 “pas vraiment concernés” par un cessez-le-feu
Mercredi 23 novembre, un mini-sommet organisé à Luanda a décidé une "cessation des hostilités" vendredi 25 au soir. Cet accord devait être suivi deux jours plus tard du retrait des rebelles du M23 "des zones occupées" et de leur "repli dans leurs positions initiales".
Un porte-parole du M23 a déclaré le lendemain que le mouvement n'était "pas vraiment concerné", parce qu'il n'était pas présent aux discussions.
Puis, dans un communiqué diffusé vendredi, le président du M23, Bertrand Bisimwa, disait "accepter le cessez-le-feu tel que recommandé". Mais il demandait aussi à Kinshasa de "le respecter à son tour". "Faute de quoi le M23 se réserve pleinement le droit de se défendre", ajoutait le texte. Le M23 indiquait également "solliciter une rencontre avec le médiateur et facilitateur".
De nouvelles victimes parmi les civils
"Hier il y aurait eu des civils tués aux champs, mais nous ne connaissons pas le bilan pour l'instant", a indiqué par ailleurs un chef de village d'un secteur plus au nord, dans le "groupement" (entité administrative) de Bambo. Samedi, le calme régnait à nouveau.
La situation restait par ailleurs figée, sans combats signalés, à une vingtaine de km au nord de Goma. C’est précisément à cet endroit qu’une ligne de front, la plus proche de la ville, s'est établie depuis environ deux semaines au niveau de Kibumba, sur la route nationale 2.
Le M23 ("Mouvement du 23 mars") est une ancienne rébellion tutsi vaincue en 2013 qui a repris les armes en fin d'année dernière, en reprochant à Kinshasa de ne pas avoir respecté des engagements sur la démobilisation et la réinsertion de ses combattants. En l'état, le gouvernement congolais refuse de discuter avec le M23, qu'il qualifie de mouvement "terroriste" soutenu par le Rwanda.