Fil d'Ariane
Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme s'est dit "très préoccupé" ce dimanche 7 janvier par les discours de haine à caractère ethnique et l'incitation à la violence en République démocratique du Congo, dans un communiqué diffusé à Genève.
Les partisans du candidat à la présidentielle, Martin Fayulu, affrontent les forces de sécurité après des affrontements devant le siège de son parti, à Kinshasa, en République démocratique du Congo, le mercredi 27 décembre 2023.
"Je suis très préoccupé par la montée des discours de haine à caractère ethnique et de l'incitation à la violence en République démocratique du Congo, en particulier dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu ainsi que dans les régions du Kasaï et du Katanga, après les élections générales du mois dernier", écrit Volker Türk.
"Les discours haineux, déshumanisants et incitatifs sont odieux et ne peuvent qu'aggraver les tensions et la violence en RDC elle-même, tout en mettant en danger la sécurité régionale", a-t-il souligné.
Il estime que malgré certains efforts fait par "certaines autorités" pour lutter contre ces discours et violences, "des actions plus fermes sont nécessaires."
Il appelle les autorités à enquêter "de manière approfondie et transparente sur tous les signalements de discours de haine et d'incitation à la violence et à demander des comptes aux responsables."
Deux semaines après le scrutin, seul le résultat de l'élection présidentielle a été annoncé jusqu'à présent. Félix Tshisekedi a été réélu avec 73% des voix, selon un décompte provisoire qui doit être confirmé ce mois-ci par la Cour constitutionnelle pour devenir définitif.
Les leaders de l'opposition ont rejeté ce résultat, dénonçant de nombreuses irrégularités et ont demandé l'annulation de ce "simulacre d'élections" ainsi que l'organisation de nouveaux scrutins.
Les Églises catholique et protestante, qui avaient déployé leurs propres observateurs électoraux, ont indiqué avoir "documenté de nombreux cas d'irrégularités susceptibles d'affecter l'intégrité des résultats de différents scrutins en certains endroits", sans pour autant déclarer les élections frauduleuses.
Des tensions post-électorales sont redoutées dans ce pays à l'histoire politique agitée et souvent violente, au sous-sol très riche en minerais, mais ont la population est majoritairement pauvre.