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Le président français, Emmanuel Macron, a rencontré le célèbre gynécologue congolais Denis Mukwege, samedi 4 mars à Kinshasa, lors de la dernière étape de sa tournée africaine. Ce dernier a obtenu le prix Nobel de la paix 2018 pour son action en faveur des femmes victimes de violences sexuelles.
"Ils ont échangé de la situation dans l’est du pays et du nouveau partenariat entre l’Afrique et la France que le président a illustré au cours de cette tournée", a indiqué, dimanche 5 mars, la présidence française. Elle confirme par la même une information de la radio France Inter. Selon cette dernière, Emmanuel Macron l'a vu à la résidence de l'ambassadeur de France.
La rencontre avec le président français s'est tenue en toute discrétion. Plusieurs collectifs poussent le Prix Nobel de la Paix à entrer dans la course à la présidentielle qui se tiendra en décembre 2023 en République démocratique du Congo (RDC).
Le Dr Mukwege dirige un hôpital à Bukavu, dans l'est du pays, en proie depuis près de 30 ans aux violences de groupes armés, aux viols collectifs et aux mutilations génitales.
Le docteur Mukwege n'hésite à prendre position sur des questions politiques d'intérêt national. En particulier, il plaide pour "la mise en place d'un tribunal spécial pour le Congo, pour lutter contre les atrocités".
En décembre dernier, il a aussi dénoncé, avec deux acteurs politiques, à savoir Martin Fayulu, candidat malheureux à la présidentielle de 2018 et qui revendique toujours plus de 60% des voix, et Augustin Matata Ponyo, ancien Premier ministre (2012-2016), une "politique d'externalisation" de la sécurité de la RD Congo par le président Tshisekedi à "des forces étrangères" dont le Rwanda et l'Ouganda en référence.
La rencontre Macron -Mukwege a lieu avant la conférence de presse commune entre les deux présidents français et congolais qui a été marquée par un vif échange sur le processus électoral en RDC.
Félix Tshisekedi, élu en 2018 dans des conditions controversées, n'a pas caché sa rancœur devant les propos tenus par le chef de la diplomatie française de l’époque, Jean-Yves Le Drian. Le ministre des Affaires étrangères avait alors qualifié sa victoire de "compromis à l'africaine".
Le président congolais a appelé à plus de "respect". Il a déploré le "regard paternaliste" porté sur l'Afrique et suggéré que les pays occidentaux, dont la France, n'étaient pas exempts d'"irrégularités" électorales.
Emmanuel Macron lui a répondu, au risque de se poser en donneur de leçons, qu'en France les "malversations politiques" donnaient lieu à des "procès" et des condamnations et que la justice y était "indépendante".
"Je sais combien le président Tshisekedi, qui est le fruit d’une alternance politique, est attaché à la clarté démocratique. Il n’y a aucune raison que les choses ne se fassent pas dans les meilleures conditions" en décembre, a toutefois ajouté le chef de l’État français.
(Re)voir : Afrique centrale : bilan de la tournée d'Emmanuel Macron