RDC : 6,9 millions de déplacés internes, un record selon l'ONU

Un nombre record de 6,9 millions de personnes sont actuellement déplacées à l'intérieur de la République démocratique du Congo (RDC), en raison notamment du regain de violences dans l'est du pays, a indiqué l'ONU lundi.

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Des personnes fuyant les combats entre les forces gouvernementales et les rebelles du M-23, en République démocratique du Congo, mardi 15 novembre 2022.

AP Photo/Moses Sawasawa
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Les combats se sont intensifiés depuis début octobre au nord de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, entre la rébellion du M23 d'une part, l'armée de la RDC (FARDC) et des groupes armés dits "patriotes" d'autre part.

Dans son communiqué, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) souligne qu'une grande majorité des déplacés a besoin d'aide humanitaire.   

"L'OIM intensifie ses efforts pour répondre à la crise complexe et persistante en RDC, tandis que le nombre de déplacés internes atteint 6,9 millions de personnes à travers le pays, le plus grand nombre jamais enregistré", indique l'organisation onusienne.

"Avec le conflit en cours et l'escalade de la violence, la RDC est confrontée à l'une des plus grandes crises de déplacement interne et humanitaire au monde", poursuit l'OIM.

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La résurgence fin 2021 du M23 ("Mouvement du 23 mars" NDLR), rébellion soutenue par le Rwanda voisin selon de nombreuses sources, a provoqué dans le Nord-Kivu le déplacement de centaines de milliers de personnes et aggravé une crise humanitaire quasi-permanente dans l'est de la RDC depuis près de 30 ans.

Depuis des décennies, le peuple congolais traverse des tempêtes de crises  Fabien Sambussy, chef de la mission de l'OIM en RDC

Fin octobre, environ 5,6 millions des déplacés de RDC étaient établis dans les provinces orientales du Nord-Kivu, Sud-Kivu, d'Ituri et du Tanganyika, selon l'OIM, qui précise que les violences constituent la principale raison de ces déplacements.

Pour le seul Nord-Kivu, près d'un million d'habitants ont fui leur foyer en raison des combats impliquant le M23. "Depuis des décennies, le peuple congolais traverse des tempêtes de crises" successives, a rappelé Fabien Sambussy, chef de la mission de l'OIM en RDC. 

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L'est de la RDC est en effet en proie depuis bientôt 30 ans aux violences de nombreux groupes armés, locaux et étrangers, hérités pour beaucoup des guerres qui ont ensanglanté la région dans les années 1990-2000.

"La dernière escalade du conflit a chassé de chez eux plus de gens dans un laps de temps très court rarement observé par le passé. Il nous faut délivrer de l'aide de toute urgence à ceux qui en ont le plus besoin", a déclaré Fabien Sambussy.

Beaucoup plus de personnes ont un besoin urgent d'aide pour répondre à leurs besoins de base Organisation internationale pour les migrations (OIM)

Près de 200 000 personnes ont fui leur domicile en raison des combats qui ont repris depuis le 1er octobre dans les régions de Rutshuru et Masisi, au nord de Goma, selon l'agence humanitaire de l'Onu, Ocha. 

Plus des deux tiers des personnes déplacées en RDC vivent dans des familles d'accueil. L'OIM participe à la gestion de 78 camps accueillant quelque 280 000 déplacés et renforce les services de santé mentale pour les personnes en détresse psychologique. 

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La résurgence fin 2021 du M23 ("Mouvement du 23 mars" NDLR), rébellion

"Mais beaucoup plus de personnes ont un besoin urgent d'aide pour répondre à leurs besoins de base", selon l'OIM qui demande des ressources financières supplémentaires. À ce jour, seuls 37 millions de dollars ont été reçus par l'organisation sur les 100 millions demandés pour les opérations en RDC. 

Une mission de maintien de la paix en RDC est présente depuis 1999. La Monusco est une des plus importantes et plus coûteuses mission de ce type dans le monde, avec un budget annuel d'un milliard de dollars.

Mais elle est très impopulaire dans le pays. Le gouvernement de RDC demande un départ "accéléré" à partir de décembre prochain de la force de l'ONU, qu'il accuse, après 25 ans de présence, de ne pas être parvenue à mettre fin aux violences des groupes armés.

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Le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres, a annoncé dans un rapport rendu public mi-août que la Monusco entrait "dans sa phase finale" malgré une situation "en forte détérioration".