"Les Casques bleus ne font plus peur"
Minutieusement préparée, cette attaque est la pire subie par des Casques bleus depuis 24 ans et la plus meurtrière contre la force onusienne dans l'ex-Zaïre (Monusco) depuis son déploiement en 1999. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s'est déclaré "indigné" face à ce "crime de guerre".
#RDC l'assaut jeudi contre la @MONUSCO au Nord-Kivu est « la pire attaque contre les forces de #maintiendelapaix dans l'histoire récente de l'@ONU_fr (@antonioguterres) https://t.co/7zHAGQ7EbW
— ONU Info (@ONUinfo) 9 décembre 2017
Règlement de comptes avec des Casques bleus tanzaniens sur fond d'économie de guerre et de contrôle du trafic de l'or et des minerais ou mise en insécurité des Casques bleus alors que la RDC traverse de fortes turbulences politiques ? Entre plusieurs hypothèses, le chercheur français Thierry Vircoulon note que "les Casques bleus ne font plus peur. Tous les miliciens d'Afrique centrale ont compris qu'on peut tirer sur eux".
L'ADF soupçonné
"C'est une attaque qui a été manifestement préparée et organisée", a déclaré à nos confrères de RFI Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint en charge des opérations de maintien de la paix aux Nations unies, expliquant qu'il s'agissait d'un groupe lourdement armé. "Ces gens ont tout utilisé, de la machette au lance-roquette, ils ont presque rasé le camp", ajoute-t-il. Il s'agirait, selon le spécialiste, de l'ADF (Allied Defense Forces, Forces démocratiques alliées), un groupe armé ougandais musulman qui sévit depuis plus de vingt ans dans le Nord-Kivu.
Attaque contre des Casques bleus en #RDC Bien que nous ne pouvons confirmer à 100% que les #ADF soient les responsables, l'attaque contre la @MONUSCO a eu lieu dans une zone d'activités des ADF où des attaques récentes ont été attribuées à ce groupe (@Lacroix_UN) pic.twitter.com/uU6QrhKi5p
— ONU Info (@ONUinfo) 8 décembre 2017
Repliés en forêt, les ADF combattent depuis le Nord-Kivu le pouvoir du président ougandais Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 27 ans. Le 7 octobre dernier, ils ont tué 25 civils ainsi que trois autres Casques bleus tanzaniens, lors de deux des cinq offensives menées ces six derniers mois selon le "baromètre sécuritaire des Kivu" de Human Rights Watch et du groupe d'étude sur le Congo.
"Nous sommes dans l'une des zones les plus troubles de la RDC", analyse le chercheur français Thierry Vircoulon, qui estime que les massacres de Béni n'ont jamais été élucidés et que les ADF peuvent tout aussi bien être des agents "d'opérations de contrebande entre la RDC et l'Ouganda".
Le président tanzanien "choqué" et "attristé"
Le président "a reçu avec un grand choc et une profonde tristesse la nouvelle de la mort de 14 membres des Forces de défense du peuple tanzanien qui participaient à une opération de maintien de la paix en République démocratique du Congo", a indiqué ce communiqué en swahili. "Je suis très choqué et très attristé d'apprendre la mort de nos jeunes, de braves soldats et des héros qui ont perdu leur vie dans l'accomplissement de leur mission de paix chez nos voisins de la RDC", a insisté M. Magufuli, cité dans le communiqué.