RDC : au procès de la tuerie de Goma, la défense plaide pour l'acquittement des officiers

Des faits "dénaturés et tripatouillés par le ministère public !" La défense a vivement répliqué, samedi 30 septembre, au réquisitoire prononcé la veille au procès de militaires. Ceux-ci étaient jugés pour la répression d'une manifestation qui a fait plus de 50 morts, fin août 2023, à Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo. 

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Des membres arrêtés de la secte Wazalendo sont assis et alignés à Goma, République démocratique du Congo, mercredi 30 août 2023.

Des membres arrêtés de la secte Wazalendo à Goma, en République démocratique du Congo, le 30 août 2023.

Moses Sawasawa (AP)
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Parmi les six accusés jugés par la cour militaire du Nord-Kivu, figurent deux officiers de la garde républicaine. Les avocats ont demandé leur acquittement. Les plaidoiries de la défense se poursuivront lundi 2 octobre à la reprise des audiences.

Vendredi 29 septembre, l'"auditeur supérieur", qui représente le ministère public, a requis la prison à perpétuité contre le colonel Mike Mikombe. Selon lui, le gradé s'est rendu coupable notamment de crimes de guerre et contre l'humanité.

L'"auditeur supérieur" a, en outre, demandé dix ans de prison contre le lieutenant-colonel Donatien Bawili, coupable selon lui de "non dénonciation d'une infraction relevant de la compétence des juridictions militaires", mais devant bénéficier de circonstances atténuantes.

Les autres prévenus sont quatre soldats de 2ème classe. L'auditeur a requis contre eux trois peines de 20 ans et une de dix ans de prison. "Nous avons commencé à démontrer à la cour que pour toutes les incriminations du ministère public, les éléments constitutifs n'existent pas et qu'elle doit en tirer les conséquences", à savoir "l'acquittement pur et simple", a déclaré à la presse après l'audience, Me Serge Lukanga, l'un des avocats des deux officiers.

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"On cherche un bouc émissaire"

Pour Serge Lukanga, comme pour son confrère Aimé Kaba, la garde républicaine est injustement accusée d'avoir mené, le 30 août, l'opération meurtrière contre des civils. Ces derniers, adeptes d'une secte, prévoyaient de manifester contre la présence des Casques bleus dans la région, en proie depuis près de 30 ans aux violences de groupes armés et rébellions.

"Des témoins ont dit par exemple que des policiers avaient tiré, mais le ministère public ne retient pas ça", a protesté Me Lukanga. "Les faits ont été dénaturés et tripatouillés par le ministère public (...) qui a tout falsifié, a pour sa part lancé dans sa plaidoirie Me Kaba. On cherche un bouc émissaire, mais on oublie les généraux, et tous ceux qui donnent les ordres."

Durant les débats, ouverts le 5 septembre, la défense a demandé à la cour, sans succès, d'entendre le gouverneur militaire de la province. Celui-ci a été rappelé à Kinshasa pour "consultations" après la tuerie du 30 août. Selon un dernier bilan officiel, elle a causé la mort de 57 personnes. 

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