RDC : avancée du M23 dans l'est du pays au lendemain du sommet avorté à Luanda

Les rebelles du M23, groupe armé soutenu par le Rwanda et qui s'est emparé depuis novembre 2021 de vastes pans de territoire dans l'est de la RDC, ont gagné du terrain lundi 16 décembre. Cette offensive est intervenue au lendemain d'un sommet avorté entre les présidents congolais et rwandais à Luanda.

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Soldats de l'armée congolaise à Béni en 2019

Image de soldats de l'armée congolaise dans les rues de Beni en 2019.

 

 


 

AP Photo/Jerome Delay
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Selon des sources militaires et locales, l'armée congolaise a perdu le contrôle dimanche de Matembe, localité située à environ 150 km au nord de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu (est). 

Faisant ensuite une rapide avancée au cours des dernières 24 heures, la rébellion s'est emparée lundi en début de soirée de la localité de plus de 20.000 habitants d'Alimbongo, à une dizaine de kilomètres plus au nord, dans le territoire de Lubero. 

Le M23 maître d'une localité de 20 000 habitants

Les Forces armées congolaises (FARDC) "ont dû se replier" après de violents combats contre les rebelles à Matembe, a indiqué lundi 16 décembre à l'AFP un responsable de l'armée. 

Plus tard dans la journée, une autre source de l'armée a déclaré: "Nous avons perdu Alimbongo. Pour l'instant les militaires sont en train de s'organiser aux alentours". 

Ces attaques dans les deux localités ont provoqué un afflux de population fuyant les combats vers les villages voisins, selon la société civile. 

Rencontre annulé à Luanda entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame

"Il y a un afflux de population suite aux hostilités entre Matembe et Alimbongo", a confirmé l'administrateur militaire du territoire de Lubero, Alain Kiwewa. 

La rébellion, qui n'était jamais parvenue aussi loin dans le nord de la région, n'est désormais plus qu'à une cinquantaine de kilomètres de Lubero, chef-lieu du territoire, et à une centaine de kilomètres de la ville de Butembo, important carrefour commercial de la région. 

L'est de la RDC riche en minerais est le théâtre de violences depuis 30 ans. Un cessez-le-feu a été signé fin juillet mais des incidents réguliers au cours des dernières semaines entre rebelles et forces armées congolaises l'ont déjà mis à mal.

Dimanche 15 décembre, les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame devaient se rencontrer pour un sommet organisé à Luanda par le chef d'Etat angolais Joao Lourenço, médiateur désigné de l'Union africaine (UA) dans le conflit entre Kigali et Kinshasa. 

Un accord "pour le rétablissement de la paix et de la stabilité dans l'est de la RDC" devait être mis sur la table mais les deux parties n'ont pas réussi à s'accorder sur les termes, aboutissant à l'annulation en dernière minute du sommet des chefs d'Etat.

Une demi-douzaine de cessez-le-feu et trêves ont déjà été décrétés puis violés dans l'est de la RDC.