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La campagne officielle de l’élection présidentielle en République démocratique du Congo doit débuter le 19 novembre 2023. Cette élection doit se tenir le 20 décembre prochain. Quelles sont les modalités de cette élection ?
Le 20 octobre, la commission électorale a publié la liste des candidatures validée pour l'élection présidentielle en République démocratique du Congo.
Félix Tshisekedi sera-t-il réélu à la tête de la République démocratique du Congo ? Le 20 décembre 2023, les électeurs congolais se rendront aux urnes pour élire leur président, mais pas seulement. Le vote du 20 décembre est l’aboutissement d’un long processus électoral qui a débuté à la fin de l’année précédente.
Bien avant le début de la campagne et la date du scrutin, l’enrôlement des électeurs congolais s’est déroulé du 24 décembre 2022 au 11 avril 2023. Ces trois mois devaient permettre d’inscrire les 49 millions d'électeurs potentiels dans le pays sur les listes électorales.
Cependant, cet enrôlement a été critiqué par une coalition de quatre membres de l'opposition. Ces derniers considèrent que le fichier électoral est "fantaisiste", notamment parce que "l'enrôlement" n'a pas pas pu avoir lieu dans des territoires en proie aux violences armées, à l'est du pays notamment dans le Nord-Kivu. Elle estime que l'"audit" du fichier électoral, une fois l’enrôlement achevé, a été réalisé en un temps record de cinq jours. Dans les provinces du Nord-Kivu et en Ituri, les opérations ont été compliquées à cause du climat sécuritaire avec les rébellions du M23 et des ADF.
L’audit du fichier électoral a également été critiqué par l'Église catholique et une partie de la société civile.
Contacté par TV5MONDE en juin 2023, Floribert Anzuluni, membre cofondateur du mouvement citoyen Filimbi estime que les critiques à l’encontre du fichier électoral doivent être analysées dans le contexte plus large de la contestation du processus électoral dans son ensemble, par une partie de l’opposition, une partie de la société civile portée par l’Église catholique et les églises protestantes. Or, l’audit, qui devait initialement être réalisé par l’Organisation internationale de la francophonie, a été réalisé par des experts mandatés par la Commission électorale nationale et indépendante (Cemi), l’organisme chargé de l’organisation des élections congolaises.
En République démocratique du Congo, l’élection présidentielle est couplée aux élections législatives, provinciales et communales. Pour celles-ci, des milliers de candidatures ont été enregistrées. Le réseau des compétences électorales francophones (Recef) détaille sur son site internet que le président est élu au suffrage universel direct à majorité simple des suffrages pour cinq ans. Ce mandat est renouvelable une seule fois. Comme c’est la seconde fois que l’actuel président Félix Tshisekedi se présente, s’il est réélu, il ne pourra pas se représenter.
Toujours selon le Recef, pour les législatives, il s’agit d’un scrutin majoritaire et proportionnel en fonction de la taille de la circonscription. Dans les circonscriptions à un siège,le scrutin est majoritaire et il est proportionnel avec des listes ouvertes dans les circonscriptions à plusieurs sièges. Dans ce cas de figure, ils comprennent un nombre de candidats inférieur ou égal à celui des sièges à pourvoir dans la circonscription avec application de la règle du “plus fort reste”.
Le 20 octobre, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) avait publié une liste provisoire de 24 candidats. La liste définitive des candidats sera publiée le samedi 18 novembre, après avoir été examinée par la Cour constitutionnelle. Parmi les candidatures provisoires, reçues par la Céni entre le 9 septembre et le 8 octobre, figure celle du président sortant, Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019 et candidat à un nouveau mandat de cinq ans, qui part favori.
Face à lui, l'opposition aligne plusieurs poids-lourds. Parmi eux, le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018 pour son action en faveur des femmes violées, Moïse Katumbi, riche homme d'affaires et ancien gouverneur du Katanga (sud-est), mais aussi Martin Fayulu, candidat malheureux à la présidentielle de 2018 qu'il affirme avoir remportée.
Il y a aussi le député Delly Sesanga ou encore les anciens Premiers ministres Adolphe Muzito et Augustin Matata Ponyo, ce dernier faisant l'objet de poursuites pour détournement présumé de deniers publics.
Martin Fayulu, Moïse Katumbi Augustin Matata et Delly Sesanga ont par ailleurs décidé au mois d’avril de faire front commun contre Tshisekedi avec une série d’actions communes.Sur les 24 candidatures enregistrées, une seule est une femme, Marie-Josée Ifoku Mputa, déjà candidate à la présidentielle de décembre 2018, pour laquelle la Céni avait enregistré 21 candidatures.