RDC : condamnation à 6 mois de prison pour le journaliste Stanis Bujakera

Le journaliste congolais Stanis Bujakera, détenu depuis six mois en République démocratique du Congo, a été condamné lundi 18 mars, à six mois de prison, contre l'avis du parquet qui avait requis 20 ans de détention, selon la décision rendue par le tribunal de grande instance de Kinshasa

Image
Quelques dizaines de journalistes manifestent devant le ministère de la Justice à Kinshasa pour réclamer la libération de leur confrère Stanis Bujakera, le correspondant de Jeune Afrique détenu depuis le 8 septembre, le 20 septembre 2023.

Quelques dizaines de journalistes manifestent devant le ministère de la Justice à Kinshasa pour réclamer la libération de leur confrère Stanis Bujakera, le correspondant de Jeune Afrique détenu depuis le 8 septembre, le 20 septembre 2023.

(Capture AFPTV/TV5MONDE)
Partager1 minute de lecture

Reconnu coupable de "contrefaçon", "faux en écriture", "usage de faux", "propagation de faux bruits", "transmission d'un message erroné", Stanis Bujakera est condamné à "six mois de servitude pénale principale et à une amende de 1 million des francs congolais (soit 400 dollars)", a déclaré le président de la cour.

Correspondant à Kinshasa du magazine Jeune Afrique, Stanis Bujakera a été arrêté le 8 septembre à Kinshasa, et jugé depuis, pour un article, non signé de son nom, ayant mis en cause les renseignements militaires dans la mort d'un opposant, Chérubin Okende.

A l'issue du procès démarré en octobre, en raison d'une audience toutes les deux ou trois semaines, le ministère public avait requis 20 ans de prison contre ce journaliste.

L'organisation internationale pour la liberté de la presse Reporters sans frontières a salué lundi "la liberté bientôt retrouvée de Stanis" en rappelant que, selon l'organisation, "il n'aurait  jamais dû être arrêté, poursuivi et condamné" dans ce qu'elle considère comme "un dossier (...) monté de toutes pièces contre lui".

Également directeur de publication adjoint du médias congolais Actualite.cd, Stanis Bujakera était accusé "d'avoir fabriqué et distribué" une note des renseignements civils incriminant les renseignements militaires dans la mort de Chérubin Okende, retrouvé mort, le corps ensanglanté, le 13 juillet dernier dans sa voiture. 

La défense du journaliste conteste fermement ces accusations et a promis de "faire appel".

Le 29 février, le parquet a annoncé que "l'autopsie" et "les expertises" avaient établi que l'opposant s'était "suicidé", loin de la thèse de l'assassinat avancée par son parti qui s'était aussitôt indigné d'un "déni de justice".