RDC : des combats avec le M23 et des enlèvements de civils

Des combats ont opposé les rebelles du groupe M23 à l'armée congolaise mais aussi à une milice d'autodéfense dans l'est de la République démocratique du Congo. Des cas d'enlèvements de civils par les rebelles ont été rapportés, lundi 26 décembre, par des sources locales.
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M23
Des rebelles du M23 se retirent de Kibumba après une cérémonie marquant le retrait de leurs positions dans la ville, le 23 décembre 2022.
Moses Sawasawa (AP)
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Les affrontements ont débuté, dimanche 25 décembre, dans les groupements (ensembles de villages) de Bishusha et de Tongo. Ils se sont poursuivis lundi, selon des habitants joints au téléphone.

Dimanche, "il y a eu des combats entre nous et le M23 (Mouvement du 23 mars) dans le Bishusha. Aujourd'hui, à Marangara des combats se sont poursuivis entre groupes armés patriotes (groupes d'autodéfense congolais, ndlr) et le M23, car nos forces ne sont pas à Tongo", a informé une source militaire sous couvert de l'anonymat. Marangara est un village dans le groupement de Tongo. Une source sécuritaire a, pour sa part, confirmé ces affrontements et ajouté que "l'armée occupe toujours ses positions".
 A Tongo et ses environs, une cinquantaine de personnes accusées de collaborer avec les Nyatura (une milice congolaise anti-M23) et le FDLR (un groupe armé d'origine hutu rwandaise) ont été arrêtées. Seules "une quinzaine", notamment des femmes, ont été libérées, a indiqué Cyprien Ngoragore, président de la société civile locale. Au moins "18 civils accusés d'être de connivence" avec les deux groupes armés sont toujours entre les mains des rebelles du M23.

(Re)voir : RDC : les déplacés tutsis congolais, victimes de violence
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« Nous demandons que nos frères soient libérés »

En outre, deux parents ont fait savoir que les otages ont été conduits à Rutshuru-centre, considérée actuellement comme une des bases du M23. "Nous avons essayé de contacter le M23, ils nous ont dit que nos frères sont en vie", a témoigné le neveu d'un otage. Ils étaient "des déplacés qui revenaient chercher de la nourriture, on les accuse de travailler avec les FDLR et Nyatura. Nous demandons que nos frères soient libérés. Que le gouvernement s'implique", a imploré un homme s'exprimant anonymement.
 "Mon père a 76 ans" et a été arrêté avec d'autres personnes lundi dernier. "Ils ont fait trois jours dans le cachot, ils étaient ligotés avant d'être transférés vers Rutshuru-centre. On les accuse de travailler avec les Nyatura et FDLR", a ajouté un autre homme.

Le M23, groupe armé majoritairement tutsi vaincu en 2013, a repris les armes en fin d'année dernière. Il a conquis au cours des derniers mois de vastes pans du territoire du Nord-Kivu, province congolaise frontalière du Rwanda.

Les rebelles ont annoncé, vendredi 23 décembre, leur retrait de Kibumba, une position stratégique près de Goma. Mais l'armée a qualifié de "leurre" ce désengagement.