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RDC : des médecins arrêtés après le meurtre d'un membre de l'OMS

En avril 2019, Richard Mouzoko, épidémiologiste camerounais travaillant pour l'OMS, mourait dans l'attaque de l'hôpital de Butembo, au nord-est de la République Démocratique du Congo. Près de quatre mois plus tard, la justice congolaise annonce l'arrestation de trois médecins congolais soupçonnés d'être impliqués dans son assassinat. Leurs confrères menacent de faire grève.
Un ultimatum de 48 heures "sans condition aucune sous peine d'une grève sèche dans toutes les structures de la ville de Butembo et ses environs sans oublier les centres de transit et de traitement de la maladie à virus Ebola"... C'est ainsi que l'ordre local des médecins exprime son indignation après l'arrestation de trois médecins à Butembo ce mardi 6 août.

Dans une lettre adressée au maire de la ville, les signataires exigent la remise en "liberté provisoire" de trois de leurs confrères accusés par la justice congolaise d'être impliqués dans l'assassinat du Dr Richard Valery Mouzoko Kiboung. Cet épidémiologiste camerounais travaillant pour l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait été tué lors d'une attaque de milices contre une équipe de lutte contre Ebola, dans l'est de la RDC.

Il aura fallu plus de trois mois d'enquête et l'interpellation de 54 personnes pour arriver à l'arrestation de ces trois médecins. Selon nos sources, 24 prévenus ont reconnu les faits. Quatre chefs miliciens ont donné les noms de médecins qui ont conduit ses arrestations. Au total trois praticiens sur quatre ont été arrêtés, le quatrième serait à l'étranger.

Pour le procureur militaire, le lieutenant-colonel Jean-Baptiste Kumbu Ngoma en charge de cette affaire, les médecins "sont parmi les auteurs moraux" de l'attaque du 19 avril 2019. Poursuivis "pour "terrorisme, association de malfaiteurs", ils sont accusés d'avoir tenu des réunions "pour projeter l'assassinat du docteur Richard Mouzoko" quatre jours plus tôt.

L'affaire est particulièrement sensible pour les autorités congolaises. Car cette fois-ci, des équipes étrangères ont été visées. Sous couvert d'anonymat, des sources gouvernementales évoquent la méfiance des populations locales envers ces médecins venus de l'extérieur du pays.