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Samedi 12 novembre, deux avions transportant environ une centaine de militaires kényans ont atterri à Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, où ils ont été accueillis par des dignitaires locaux, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Un responsable kényan, le lieutenant-colonel Obiero, a déclaré aux journalistes que leur mission était de "mener des opérations offensives" aux côtés des forces congolaises et d’aider à désarmer les milices.
Il a également précisé que le contingent kényan travaillerait aux côtés des organisations humanitaires. Le Programme alimentaire mondial (PAM) avait déploré vendredi le pillage de cantines scolaires qu'il soutient dans des écoles de Rutshuru-centre et Kiwanja, deux localités au nord de Goma et sous contrôle rebelle.
En fin de journée, les affrontements entre l’armée et le M23 se poursuivaient à une vingtaine de kilomètres au nord de Goma, autour de Kibumba et Gikeri, un ancien poste de contrôle du parc des Virunga. "Nous ne savons plus par où passer pour fuir", a témoigné un habitant retranché chez lui avec ses voisins dans la périphérie de Kibumba. "Depuis 15H00, ça tire à Gikeri".
"Le M23 a attaqué nos positions mais nous les avons repoussés", a assuré une source militaire sous couvert d’anonymat. L’armée n’a pas communiqué officiellement sur les combats de la journée.
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Le parlement kényan avait approuvé mercredi le déploiement de 900 soldats dans le cadre de cette force est-africaine pour stabiliser l'est la RDC, en proie depuis près de trois décennies aux attaques de groupes armés.
Ce déploiement intervient au moment où de violents combats opposent au nord de Goma les troupes congolaises aux rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), une ancienne rébellion tutsi qui a repris les armes fin 2021 et a conquis plusieurs localités du territoire de Rutshuru à la frontière avec l'Ouganda.
Vendredi, l'artillerie congolaise a frappé des positions de la rébellion, trois jours après des frappes menées par des avions Sukhoï-25 et des hélicoptères de combat Mi-24.
En juin à Nairobi, les dirigeants des sept Etats membres de la Communauté de l'Afrique de l'Est (Burundi, Kenya, Rwanda, Tanzanie, Soudan du Sud, Ouganda et RDC) avaient annoncé officiellement la création de cette force, placée sous commandement militaire du Kenya.
Ces nouvelles ont violences ont provoqué un regain de tension entre la RDC et le Rwanda, accusé par Kinshasa depuis le début de l'année de soutien actif à cette rébellion.
Un rapport confidentiel de l'ONU consulté en août par l'AFP pointait une implication du Rwanda auprès du M23 et des dirigeants américains ont également évoqué l'aide des Forces de défense rwandaises au M23.
(Re)lire : RDC : "Le M23 se positionne comme le bouclier de la communauté tutsi"
Mais le Rwanda dément et accuse en retour la RDC - qui nie elle aussi - de collusion avec les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), un mouvement de rebelles hutu rwandais, dont certains impliqués dans le génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda.
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Les rebelles du M23 ont repris l'offensive le 20 octobre. Il y a exactement dix ans, en novembre-décembre 2012, ils avaient occupé Goma pendant une dizaine de jours, avant d'être vaincus l'année suivante par les forces armées congolaises et les Casques bleus, après 18 mois de guérilla.
Plusieurs initiatives diplomatiques sont en cours pour tenter de faire baisser les tensions.
L'une d'elles est conduite par le chef de l'Etat angolais, João Lourenço, qui préside la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL).
Il a rencontré vendredi au Rwanda son homologue Paul Kagame. Et est attendu samedi à Kinshasa pour y rencontrer le président de RDC Félix Tshisekedi.
L'ancien président kényan Uhuru Kenyatta, facilitateur désigné par la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est, est quant à lui attendu à Kinshasa dimanche pour "une visite de travail de 48 heures".
De son côté, le président français Emmanuel Macron s'est entretenu par téléphone avec le président kényan William Ruto, saluant le déploiement des troupes de Nairobi et réitérant son soutien "aux efforts entrepris par les pays de la région pour obtenir une désescalade", selon un communiqué français.