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#RDC
— Présidence RDC (@Presidence_RDC) 18 juin 2019
«Je suis scandalisé par les derniers massacres perpétrés à Djugu. Je ne menagerai aucun effort pour venir à bout de ces tueries et instaurer l’autorité de l’Etat dans cette partie du pays.
Toutes mes condoléances aux familles éprouvées» : F-A Tshisekedi, Président de la RDC
Dans la journée de lundi, des jeunes de la région avaient manifesté pour réclamer la venue sur place du chef de l'Etat.
Que sait-on des causes de ces violences après plusieurs mois d'accalmie ? Selon le responsable local que nous avons joint, un commerçant de la communauté lendu aurait été tué le lundi 10 juin dans une localité à une trentaine de kilomètres de Bunia, la "capitale" de l'Ituri. Les Hema nient toute responsabilité et affirment qu'il s'agit d'un coup monté destiné à justifier les massacres qui ont suivi en représailles. Accusations démenties côté Lendu.
Pour sa part, l'armée congolaise rapporte qu'un groupe armé serait à l'origine de la flambée de violences. Les FARDC évoquent un certain Ngudjolo, mais qui -précision nécessaire car l'homonymie est déjà commentée sur les réseaux sociaux- n'aurait rien à voir avec Mathieu Ngudjolo Chui, un ancien militaire devenu chef de milice lendu. Il a été acquitté en 2012 par la Cour pénale internationale où il comparaissait pour des crimes commis en Ituri au début des années 2000.
A l'époque, déjà, l'Ituri est le théâtre d'affrontements entre Lendu et Hema. La vieille rivalité s'est transformée en guerre sanglante entre les deux communautés exploitées par certains protagonistes du conflit régional dont la RDC est le théâtre de 1998 à 2003. L'un des points d'orgue sera en février 2003 l'attaque du village à majorité hema de Bogoro qui vaudra à Mathieu Ngudjolo Chui son transfèrement vers la CPI, aux côtés de Germain Katanga, mis en cause dans le même massacre.
Depuis lors, l'Ituri reste une poudrière et les violences n'ont jamais vraiment cessé entre les deux communautés. En mars 2018, autour de Djugu, des dizaines de personnes avaient été tuées dans des affrontements.
Ces dernières semaines, la situation s'était apaisée et, début 2019, tous avaient participé à un "dialogue intercommunautaire" sous l'égide de la MONUSCO. Mais depuis deux semaines, l'Ituri sombre à nouveau. Le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés estime ce mardi 18 juin que les violences de ce mois de juin ont déjà fait 300.000 déplacés.