RDC : Gécamines aurait fait disparaître des centaines de millions de dollars

L'Inspection générale des finances (IGF) de la République démocratique du Congo, révèle dans un rapport publié ce 4 juin de nombreuses irrégularités dans la gestion de la société publique minière Gécamines. Les pertes sont évaluées à plusieurs centaines de millions de dollars.
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Prestation de serment de Joseph Kabila en 2011
Joseph Kabila lors de sa prestation de serment pour son 2ème mandat en décembre 2011. Un audit de la gestion de la société minière publique Gécamines entre 2010 et 2020, révèle que des centaines de millions de dollars se sont évaporés.
© AP Photo/John Bompengo, File
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L'agence anticorruption avait lancé il y a plusieurs mois un audit de la société minière publique sur la période 2010-2020. L’hebdomadaire Jeune Afrique révèle cette semaine les conclusions de ce rapport bouclé le 31 mai.

Il est disponible sur le site de l'IGF.
 

La Gécamines (Générale des carrières et des mines) était dirigée durant cette période par Albert Yuma, un proche de l'ancien président Joseph Kabila.

Il a été écarté en décembre dernier de la tête de l'entreprise par le gouvernement de Félix Tshisekedi.

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"Irrégularités"

Une "synthèse" de ce "rapport de l'IGF sur la gestion de la Gécamines", dont l'AFP a obtenu une copie, énumère les multiples dysfonctionnements : "irrégularités" dans "les cessions d'actifs miniers à travers les contrats de partenariats", "manque de transparence dans la signature des contrats", "préjudices dans les cessions de droits", "défaut de paiement des impôts dus au Trésor", "présomption de détournements des deniers publics", "bradage du patrimoine immobilier de l'entreprise", etc.

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L'IGF indique en particulier ne pas avoir retrouvé la trace de plus de 400 millions de dollars sur un total de quelque 600 millions d'avances sur fiscalité et prêts à l'État.

"Avantages indus"

Elle pointe aussi des "avantages indus" payés aux dirigeants ou encore le "paiement de collations exorbitantes". "Pendant la période examinée, la Gécamines a généré 2 milliards de dollars américains en ressources propres", a précisé à l'AFP le patron de l'IGF, Jules Alingete. Or, dit-il "1,5 milliard a servi au paiement des primes et collations du management".

L'IGF affirme en outre que de 2012 à 2020, "les partenaires de la Gécamines ont réalisé un chiffre d'affaires global évalué à 35 milliards de dollars", alors que l'entreprise "n'a reçu que 564 millions de dollars comme royalties tirées de ces partenariats, soit 1,6%".

La question du "contrat chinois"

Le gendarme des finances se penche aussi sur le "contrat chinois", dit "contrat du siècle" signé en 2008 par lequel la Chine, en échange de l'exploitation minière, réalise des infrastructures. L'IGF estime qu'il n'y a eu "aucun suivi sérieux des investissements à charge des partenaires chinois et des revenus générés par l'entreprise commune Sicomines".

En mai 2021, Félix Tshisekedi avait annoncé son intention de renégocier les contrats miniers, notamment ceux conclus avec la Chine par Joseph Kabila. Une révision promise au nom des Congolais qui, déplorait-il, "croupissent toujours dans la misère".

Le sous-sol de la RDC regorge de minerais, le pays étant notamment le premier producteur mondial de cobalt et le premier producteur africain de cuivre.