Des éléments de la Police Nationale et de la Justice congolaises sont impliqués dans l’agression de diplomates français dans une résidence de l’ambassade de France à Kinshasa. Les autorités de RDC ont présenté leurs excuses après cet incident.
Façade avant du domicile des diplomates français dans la commune de la Gombe à Kinshasa
Lundi 27 août, le président congolais Félix Tshisekedi reçoit à la Cité de l’Union Africaine à Kinshasa l’ambassadeur de France en République Démocratique du Congo. Bruno Aubert est venu faire ses adieux. Il arrive en fin de séjour en RDC. Mais le diplomate vient aussi chercher des réponses à un acte qui aurait pu virer à l’incident diplomatique entre la RDC et la France.
L’affaire relève d’un litige foncier. Vendredi 23 août, des particuliers congolais accompagnés d'éléments de la Police Nationale et du parquet ont fait irruption au domicile de diplomates français. Ils exigent qu'ils quittent les lieux immédiatement. Pendant trois heures, un conseiller de coopération et d'action culturelle de l’ambassade de France est frappé et séquestré selon une source diplomatique citée par l'AFP. Deux autres personnes, un diplomate et un autre employé de l'ambassade, ont également été agressés. Des dégâts matériels ont été enregistrés, rapporte la presse locale.
Le Président de la République a condamné ces actes.
Compte X de la présidence de la RDC
Au sortir de l’audience de l'ambassadeur de France sur le départ, la présidence de la RDC a affirmé sur sa page X que ‘’Le Président de la République a condamné ces actes portant atteinte aux conventions internationales concernant la protection des diplomates et rassuré que leurs auteurs ont été interpellés.’’ Elle précise que ‘’Le Chef de l’État et son hôte ont regretté l’incident’’
Ce qu’a confirmé Bruno Aubert lors de sa déclaration à la presse le lundi : "Nous avons évoqué ensemble cette situation et les mesures qui vont être prises, et qui ont déjà été prises pour certaines d'entre elles par les autorités congolaises, pour que ce genre d'évènement ne se reproduise plus."
Selon un communiqué du ministère congolais de la Justice publié le même jour, les plaignants congolais auraient entrepris d’exécuter un ''jugement inique pour déguerpir, sans qualité, un diplomate français'', sur la base d’une réquisition d’information d’un magistrat du parquet. Le communiqué stipule que plusieurs ''auteurs de cette forfaiture'' sont déjà aux arrêts et les enquêtes se poursuivent pour élucider ce que le gouvernement congolais qualifie d’incident ''regrettable'' et qui a conduit à l’hospitalisation du conseiller de coopération et d'action culturelle de l’ambassade France à Kinshasa.
La Justice congolaise "a statué en faveur de la France l'an passé pour confirmer la propriété française" sur cette emprise "depuis 1972", précise à l'AFP une source diplomatique.