Les journalistes de l'AFP se sont rendus sur place. Ils ont constaté les dégâts provoqués par l'incendie qui achevait de se consumer ce mardi matin au siège des Forces novatrices pour l'union et la solidarité (Fonus) et du Mouvement lumumbiste progressiste (MLP), dans le nord de la capitale de la République démocratique du Congo. Il s'agit des deux principaux partis d'opposition du pays.
Difficile d'établir un bilan exact de ces deux incendies. Deux corps carbonisés auraient été retrouvés sur les lieux, certaines sources de l'opposition évoquent plus de victimes.
Entre 17 et 50 morts lundi à Kinshasa
Lundi 19 septembre, la journée a été particulièrement meurtrière. Les affrontements ont duré toute la journée dans Kinshasa. Là aussi, difficile d'établir un bilan exact de ces violences. Il s'élèverait à 17 morts selon le pouvoir, et à 50 morts, selon l'opposition.
L'organisation Human Right Watch avance pour sa part avoir reçu des informations selon lesquelles, les tirs des forces de l'ordre sur les manifestants auraient fait une vingtaine de morts parmi les civils.
L'ONG Human Rights Watch s'inquiète du regain de violence dans un rapport publié le 18 septembre : " La répression gouvernementale a connu une forte hausse dans les jours menant aux manifestations projetées. Dans la capitale, Kinshasa, au moins une dizaine des jeunes activistes pro-démocratie ont été arrêtés après une réunion tenue le 15 septembre sur la non-violence, la paix, et le respect de la constitution. Ils sont détenus par l’agence nationale de renseignements, sans inculpation et sans accès à leurs familles ou à des avocats." "Kabila dégage !",
"Kabila doit partir !" Derrière ces cris, des dizaines de manifestants s'étaient rassemblés lundi dans les rues de la capitale congolaise. Jets de pierres et ripostes policières. Gaz lacrymogènes et, régulièrement, tirs à balles réelles sur les manifestants. Des portraits du président Kabila ont été brûlés. La manifestation avait pourtant obtenu le feu vert des autorités avant de l'annuler en début d’après-midi.
Sur les réseaux sociaux circulent un grand nombre d'images. Impossible d'affirmer avec exactitude la véracité de tous ces documents.
Illustration de la tension qui règne dans le pays, la journaliste de RFI Sonia Rolley et son confrère photographe de l'AFP Edouardo Soteras ont été séquestrés pendant cinq heures lundi, par les forces de police, sans qu'aucune explication ne leur soit fournie.
Réuni autour de Etienne Tshisekedi, un Rassemblement des principaux partis d'opposition avait appelé à manifester dans toute la RDC, pour signifier à Joseph Kabila son préavis, trois mois avant l'expiration de son mandat, le 20 décembre et pour exiger la convocation de la présidentielle censée avoir lieu avant cette date.
L'opposition accuse Joseph Kabila de retarder l'organisation de l'élection présidentielle, afin de rester au pouvoir au-delà de la durée de son second mandat.
Inquiétude de la communauté internationale
La France, inquiète de la situation, a publié lundi un communiqué. Visible sur le site du Ministère des affaires étrangères. Il appelle les autorités congolaises à accélérer la préparation transparente de l’élection présidentielle et ainsi permettre à la vie institutionnelle de reprendre un cours régulier.
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exprimé lundi sa profonde préoccupation concernant des affrontements violents entre des manifestants et les forces de l'ordre à Kinshasa et dans plusieurs autres localités en République démocratique du Congo (RDC).
Le chef de l'ONU « condamne la violence qui a déjà provoqué la mort d'au moins 17 personnes, dont trois policiers dans la capitale », a dit son porte-parole dans une déclaration à la presse.
Un nouvel appel à manifester a été lancé par l'opposition pour ce mardi 20 septembre.