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La plénière de l'Assemblée nationale a entériné jeudi soir le choix de M. Malonda par les confessions religieuses, conformément à la procédure. La décision doit être envoyée au président de la République pour investiture par ordonnance présidentielle.
Or, deux des principales confessions religieuses, la Conférence épiscopale (catholique) et l'Église du Christ du Congo (protestante), s'opposent publiquement à ce choix. "Ces deux églises qui représentent 80% de la population congolaise ont dit non à la nomination d'un personnage qui a déjà fait ses preuves dans les fraudes électorales", a déclaré l'archevêque de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo, dans son homélie mardi à l'occasion du 60e anniversaire de l'indépendance.
Les principales ONG pro-démocratie ont qualifié de "provocation" le choix d'un cadre de l'équipe du président sortant Corneille Nangaa. "La ligne rouge vient d'être franchie!", a déclaré un responsable du mouvement Filimbi, Carbone Beni, emprisonné pendant un an en 2017-2018 pour avoir demandé des élections - le mandat du président sortant Joseph Kabila ayant expiré en décembre 2016.
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Ces élections avaient eu finalement lieu en décembre 2018, après plusieurs reports et à la suite de pressions multiples sur Joseph Kabila pour qu'il quitte le pouvoir.
M. Kabila a gardé la majorité au Parlement malgré la victoire à la présidentielle de l'opposant Félix Tshisekedi, selon des résultats mis en cause par une partie de l'opposition et l'Église catholique.
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Les deux hommes ont constitué depuis une coalition, qui a connu ces derniers jours un regain de tensions. MM. Tshisekedi et Kabila - sénateur à vie, mais qui n'a encore jamais siégé au Sénat - se sont rencontrés jeudi soir, ont indiqué des sources dans l'entourage de l'actuel président. Rien n'a filtré de leur entretien.
Le président Tshisekedi a fait savoir qu'il n'accepterait "sous aucun prétexte" une réforme du statut des magistrats proposée par deux députés pro-Kabila sous la forme de trois propositions de loi. L'un de ses deux députés, Aubin Minaku, a admis "un déficit de dialogue au sein de notre coalition".
"Nous devons affiner notre façon de dialoguer", a ajouté M. Minaku, ancien président de l'Assemblée nationale, sur la radio Top Congo FM, sans parler d'un retrait des trois propositions de loi contestées.
Filimbi et trois autres mouvements dont le Comité laïc de coordination (CLC, proche de l'Église catholique) ont appelé à une marche samedi à Kinshasa "pour le lancement d'une grande campagne de sensibilisation et d'éveil patriotique", dans un communiqué conjoint.
Les députés d'opposition ont aussi invité "le peuple congolais à se mobiliser pour barrer la route à cet énième ‘hold-up’ électoral en gestation", selon un communiqué.