Les rebelles du M23 ont finalement rendu les armes face à l'armée congolaise après s'être retranchés dans des collines autour de leur fief Bunagana tombé jeudi 31 octobre aux mains des FARDC. Ils ont annoncé ce mardi 5 novembre mettre fin à leur rébellion qui avait débuté en avril 2012.
Le Mouvement du M23 a annoncé mardi 5 novembre 2013 "mettre un terme à sa rébellion" quelques heures après avoir été chassé par les armes des dernières positions qu'il occupait depuis plus d'un an dans l'Est de la République démocratique du Congo. Leur mouvement avait débuté en avril 2012. Le gouvernement de la RDC a annoncé ce mardi à l'aube avoir emporté une victoire militaire "totale" sur le M23 après la chute des deux dernières collines que tenait la rébellion dans les montagnes de la province du Nord-Kivu. La direction du M23 "annonce [...] qu'elle a décidé à dater de ce jour de mettre un terme à sa rébellion et de poursuivre, par des moyens purement politiques, la recherche des solutions aux causes profondes qui ont présidé à sa création", indique un communiqué signé du chef de la branche politique du mouvement, Bertrand Bisimwa. "A cet effet", tous les chefs militaires de la rébellion "sont priés de préparer les hommes des troupes au processus de désarmement, démobilisation et réinsertion sociale dont les modalités sont à convenir avec le gouvernement" de la RDC, ajoute ce bref communiqué. Crimes de guerre L'ONU et Kinshasa avaient exigé dimanche et lundi que le M23 annonce publiquement la fin de sa rébellion, conformément à l'engagement qu'avaient pris, selon eux, les négociateurs du M23 à Kampala, la capitale ougandaise, où les deux belligérants discutent bon an mal an depuis décembre, sous l'égide de l'Ouganda. Le gouvernement congolais avait fait de cette annonce publique une condition sine qua non pour pouvoir espérer la signature d'un accord politique susceptible de mettre un terme définitif au conflit l'opposant au M23. Les pourparlers du M23 à Kampala bloquent depuis plusieurs semaines, essentiellement sur la question de l'amnistie dont pourraient bénéficier les rebelles, la RDC et les Nations unies refusant que celle-ci profitent aux responsables du M23 accusés de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et autres violations graves des droits de l'homme. Le M23 est né d'une mutinerie d'anciens rebelles, essentiellement tutsi, intégrés dans l'armée trois ans plus tôt après un accord de paix. Au faîte de sa puissance, il avait occupé Goma pendant quelques jours en novembre, avant de se replier à quelques kilomètres sous la pression de la communauté internationale.
Notre correspondant dans le nord de la RDC à Chanzu : Mehdi Meddeb
05.11.2013Interviewé par David Delos
Soulagement pour les milliers de soldats congolais qui ont participé aux combats de ces derniers jours. Plus d'une centaine de rebelles du M23 ont pris la fuite en direction de l'Ouganda, d'autres se sont rendus aux FARDC. Dans leur débâcle, les rebelles ont laissé 42 véhicules calcinés.