Alors qu'il ont soutenu la campagne électorale de Martin Fayulu pour la présidentielle du 30 décembre dernier, des membres de l'Alternance pour la République - proches de l'opposant Moïse Katumbi - ont décidé de "prendre acte" de la victoire de Félix Tshisekedi.
Ces hommes ont un message à adresser à la presse. Officiellement, ils font partie de la plateforme politique de Moïse Katumbi qui a soutenu la campagne de Martin Fayulu.
Pourtant aujourd'hui, leur déclaration sonne comme une défection : "L'Alternance pour la République a décidé de prendre acte de l'investiture par la Cour constitutionnelle de monsieur Félix Antoine Tshisekedi en qualité de président de la République, chef de l'Etat de notre pays, la République démocratique du Congo", selon un extrait de la déclaration de l'Alternance pour la République, lue par Jean-Bertrand Ewanga, secrétaire exécutif du mouvement.
Si certains quittent le navire, Martin Fayulu - qui revendique toujours la victoire - peut compter sur deux soutiens indéfectibles. Nous avons contacté l'opposant Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba, patron du MLC, et les deux poids lourds nient en bloc tout rapprochement avec le président élu Félix Tshisekedi. Selon Lamuka, la plateforme électorale qui a soutenu Martin Fayulu, les tractations des uns et des autres ne l'engagent pas.
"Les enjeux ont une dimension dans un contexte et dans d'autres. Si jamais certaines personnes estiment que cette manche est terminée, qu'il faut aller à une autre manche, c'est dans leur calcul politique, on ne va pas en faire un problème", a déclaré Désiré Mbonzi Wa Mbonzi, Directeur de campagne Adjoint de Lamuka avant de poursuivre, "le départ de l'un ou le langage déplacé de l'autre, ne devraient pas fonder le sens de notre combat aujourd'hui, sinon alimenter la classe politique, le débat, ce n'est pas ça le débat, le débat congolais, n'est pas celui-là. C'est les urnes, comme instrument, comme mécanisme approprié pour une démocratie vivante et vivace, assise sur des vertus, des valeurs."
Participer au prochain gouvernement ?
Un calcul politique dans l'espoir de participer au prochain gouvernement ? On peut y voir en tout cas une transhumance bien coutumière de la classe politique congolaise, selon le Comité laïc.
"La classe politique de notre pays est telle qu'elle est. Depuis 1960 à ce jour, elle n'a pas réussi à donner le sourire à la population congolaise qui souffre. Donc, nous, ce que l'on a vu, les demandes de la division, dans la classe politique de l'opposition comme de la majorité, y'en a toujours, ce qui est en train de se développer actuellement autour des candidats de l'opposition, ça ne surprend personne. Car il n'y a pas de sincérité dans ce qu'ils font entre eux", explique Jonas Tshiombela, porte-parole du CLC.
La coalition Lamuka de Martin Fayulu annonce un grand meeting samedi prochain à Kinshasa. Un rendez-vous durant lequel il est censé dévoiler sa stratégie pour les semaines à venir.