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RDC : le gouvernement Tshibala investi sous les huées de l'opposition

Le nouveau Premier ministre de la République démocratique du Congo, Bruno Tshibala a prêté serment mardi 15 mai. Ancien secrétaire général adjoint de l'UDPS, le parti d'Etienne Tshisekedi, le nouveau chef de gouvernement est contesté par les députés de l'opposition, qui ont quitté la séance.

 
Une séance particulièrement bruyante car c'est au son des vuvuzelas, qu'ils ont exprimé leur mécontentement. Juste avant l'investiture du nouveau gouvernement, plusieurs députés de l'opposition ont déposé une motion pour tenter de faire blocage. Pour eux, la nomination du premier ministre va à l'encontre de l'accord entre pouvoir et opposition, conclu en décembre 2016.

Voyant leur motion rejetée, les députés d'opposition quittent la salle. C'est donc sans eux que le premier ministre Tshibala a présenté mardi 16 mai son nouveau gouvernement, qu'il avait dévoilé début mai. Sur les portefeuilles clés, aucun changement. Les députés restants valident le programme du gouvernement, par une motion d'approbation.

L'accord du 31 décembre 2016 prévoit l'organisation d'élections présidentielles, législatives et communales, d'ici fin 2017.

Un gouvernement de 60 membres

Le président congolais Joseph Kabila avait nommé début mai un gouvernement de 60 membres en vertu de l'accord de sortie de la crise provoquée par son maintien au pouvoir l'an dernier, mais dont les modalités sont contestées par ses opposants.

Selon l'ordonnance présidentielle, la quasi-totalité des personnalités de l'ancienne équipe ont été reconduites. La nouvelle équipe fait toutefois une place à quatre députés dissidents de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), principal parti d'opposition en République démocratique du Congo. Le précédent gouvernement comptait 54 membres.

La mission principale du nouveau gouvernement est d'organiser, en principe avant la fin de cette année, l'élection d'un successeur au président Kabila, au pouvoir depuis 2001.

Ex-secrétaire général du parti de l'opposant historique Étienne Tshisekedi, décédé en février à Bruxelles à 84 ans, Bruno Tshibala en a été radié en mars après s'être rapproché du président Kabila dans le cadre de l'accord du 31 décembre 2016 signé entre la majorité et l'opposition.

Cet accord est censé sortir la RDC de la crise née du maintien au pouvoir de Joseph Kabila au-delà du terme de son mandat le 20 décembre dernier. Outre l'élection de son successeur - la Constitution lui interdisant de se représenter -, il prévoit la mise en place d'un gouvernement de transition, dirigé par l'opposition, jusqu'à la tenue de la présidentielle avant la fin de cette année.

Le respect de l'échéance fixée pour la prochaine présidentielle semble toutefois hypothéqué par l'absence d'accord entre la majorité et les principaux partis d'opposition, dont l'UDPS, sur la composition du gouvernement de cogestion et sur la crise économique et sociale qui frappe le pays.

La RDC traverse une crise politique depuis la réélection du président Kabila en 2011 lors d'une présidentielle entachée de fraudes massives. Les tensions ont été exacerbées avec son maintien au pouvoir après la fin de son deuxième mandat dans un climat de violences ayant fait des dizaines de morts.