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Le journaliste congolais, Stanis Bujakera, a été libéré dans la nuit de mardi 19 à mercredi 20 mars, de la prison centrale de Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), selon l’un de ses collègues. Il y était détenu depuis septembre.
En Une de la presse congolaise, la libération du journaliste, Stanis Bujakera, mardi 19 mars 2024.
Correspondant du magazine Jeune Afrique et de l'agence de presse Reuters, Stanis Bujakera a été condamné, lundi 18 mars, à six mois de prison. Une peine qu’il a déjà effectuée au titre de la détention préventive. Il écope aussi d’une amende d'un million de francs congolais (soit 368 euros).
"Le ministère public a retiré son appel, là il (Stanis) est libre, il est dans la voiture, je le ramène à la maison", a déclaré Patient Ligodi, le chef du journal en ligne Actualite.cd, dont Stanis Bujakera est également directeur de publication adjoint.
Un peu plus tôt, Patient Ligodi et l'avocat du journaliste avaient indiqué que ce dernier resterait en prison dans l'attente de son procès en appel, selon une décision de justice.
Stanis Bujakera est accusé, entre autres, d'avoir produit un "faux rapport" incriminant les renseignements militaires dans la mort de Chérubin Okende, un opposant retrouvé mort en juillet.
Il a été arrêté le 8 septembre 2023 et est jugé depuis octobre, pour un article, non signé de son nom. À l'issue du procès, à raison d'une audience toutes les deux ou trois semaines, le parquet a requis 20 ans de prison contre ce journaliste. Contre cet avis, le tribunal l'a condamné lundi à six mois de prison.
Le journaliste a été reconnu coupable de toutes les infractions portées contre lui. Les autorités judiciaires ont estimé que le journaliste avait l'intention de jeter le discrédit sur les institutions de la RDC.
Le 29 février, le parquet a annoncé que "l'autopsie" et "les expertises" ont établi que l'opposant Chérubin Okende s'était "suicidé", loin de la thèse de l'assassinat avancée par son parti qui s'était aussitôt indigné d'un "déni de justice".
L'annonce de la condamnation de Stanis Bujakera a suscité de réactions parmi les organisations de défenses des médias, tandis que sa défense a dit son intention de faire appel.
L'organisation pour la liberté de la presse Reporters sans frontières (RSF) a salué, lundi, "la liberté bientôt retrouvée de Stanis" en rappelant que, selon elle, "il n'aurait jamais dû être arrêté, poursuivi et condamné" dans ce qu'elle estime être "un dossier (...) monté de toutes pièces contre lui."