Fil d'Ariane
Après trois semaines de confinement, Espérance, contaminée par le virus Ebola peut enfin sortir, elle est guérie.
Mais ici à Béni, les célébrations seront de courte durée, le ministère de la Santé confirmait ce lundi 10 septembre, deux nouveaux cas à quelques 40 kilomètres de là dans la ville de Butembo au Nord Kivu et en Ituri où le virus Ebola, a déjà tué plus de 90 personnes sur 131 cas déclarés depuis début août.
Samedi les autorités sanitaires avaient pourtant annoncé que la propagation du virus était enfin maîtrisée à Mangina, bourgade du Nord Kivu, considérée comme l'épicentre de cette épidémie.
L'inquiétude persiste, et pour certains les moyens restent insuffisants : "Le ministère de la Santé a été dépêché ici pour montrer que les moyens sont engagés pour combattre Ebola. On a besoin aussi du ministère de la Défense à cause de l'insécurité qui règne dans le Nord Kivu et qui fait peur aux équipes de santé”, déclare Jamali Musa, président des associations de la société civile à Béni.
Cette nouvelle épidémie qui frappe la République démocratique du Congo survient en effet dans une zone de conflit armée. Le ministre congolais de la Santé s'est voulu rassurant, affirmant il y a quelques jours que les équipes médicales bénéficiaient de l'appui de l'armée, de la police et de la Monusco.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) est, elle, moins optimiste. Elle juge le risque de propagation de l'épidémie très élevé et estime qu'elle ne sera pas facile à maîtriser.
L'inquiétude est montée d'un cran dimanche, dans la grande ville de Kisangani, au Nord-Est du pays. Une jeune fille de retour d'Ituri présentant les symptômes de la maladie est décédée mais selon autorités, les tests en laboratoire ont écarté le virus Ebola.