Des agents de l'État congolais auraient participé à l'organisation de la mission qui a coûté la vie à deux experts de l'ONU en mars 2017. C'est ce que révèle une enquête de nos confrères de Reuters et RFI.
A Kananga, le procès des assassins présumés de la Suédoise Zaida Catalan et l'Américain Michael Sharp est suspendu et personne ne sait quand il reprendra. Le 12 mars 2017, les deux experts de l'ONU sont assassinés près de Bunkonde, dans le Kasaï Central, une province en proie à une insurrection et une répression sans précédents. L'exécution des deux experts est filmée et diffusée publiquement.
Le gouvernement congolais ouvre immédiatement une enquête et accuse aujourd’hui encore des miliciens insurgés, les « Kamuina Nsapu » de les avoir assassinés.
Les experts de l'ONU Zaida Catalan et Michael Sharp ont été assassinés dans le Kasaï en mars 2017, alors qu'ils enquêtaient sur les violences dans la région.
Le scénario dessiné au fil des audiences par l’auditeur militaire, comme dans le rapport du comité d’enquête de l’ONU, laisse entendre que les experts seraient tombés entre les mains de miliciens cupides qui les auraient volés et exécutés. Michael Sharp et Zaida Catalan se seraient juste retrouvés au mauvais endroit, au mauvais moment.
Pourtant l'enquête réalisée par Reuters et Sonia Rolley, la journaliste de RFI qui a pu consulter des éléments de preuves amassés par la justice militaire congolaise appuyée par l’ONU, suggère une toute autre direction.
Des agents de l'État auraient au contraire initié et organisé la mission des deux experts et les auraient dirigés vers un guet-apens.
=> Voir l'interview de notre consoeur de RFI Sonia Rolley :